Essai Porsche Macan : L’électrique à-t-il tué le nouveau Macan ?

Il faut imaginer le décor : un mois de décembre humide et crasseux sur Paris, des averses qui transforment la chaussée en patinoire et vous collent au moral comme une botte de foin sur un pare-chocs. Puis, un vol de 3h30, direction Marrakech, à bord d’un Transavia plus ou moins ponctuel, et le grand écart climatique : 8°C sous la grisaille parisienne, plus du double sur le tarmac marocain, un soleil gaillard, et l’odeur du bitume chaud mâtinée de poussière. Quelques formalités de douane plus tard, une conversation minimaliste avec un agent sceptique – « Vous restez combien de jours ? Vous venez faire quoi ? » – et me voilà face à un engin pas comme les autres : le Porsche Macan nouvelle génération, version 100% électrique, posé là, sur le parking, comme un alien venu sonder les routes d’Afrique du Nord. Le silence du SUV contraste avec l’ambiance sonore extérieure : klaxons, vélos, trottinettes, mules. À côté, notre Macan fait penser à un frigo de luxe – mais un frigo qui promet des accélérations méchamment sérieuses, le tout avec une architecture électrique en 800 V. Voyons voir si la bête a de quoi justifier son insolente réputation, et surtout, si elle sait encore faire frissonner comme ses ancêtres thermiques.
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Macan 2025 : Le costume trois-pièces

Porsche Macan cru 2025 s’affiche avec un physique qui ne surprendra pas les habitués : des galbes connus, des proportions robustes, mais un visage retravaillé. Finie la large calandre béante pleine de refroidisseurs, place à un faciès plus épuré, plus fermé. Quelques prises d’air réduites au minimum syndical, des optiques LED effilées, et un bouclier qui semble avoir été dessiné au cordeau. Les jantes, colossales comme des plateaux à couscous XXL, adoptent un design taillé pour l’efficience. L’ensemble n’est ni rococo ni minimaliste, plutôt un juste milieu ambigu, oscillant entre présence affirmée et discrétion relative.

À l’intérieur, l’habitacle donne l’impression d’avoir été assemblé par un comité de moines suisses obsédés par la précision. Les ajustements sont millimétrés. Le cuir, la microfibre, les matériaux synthétiques bien choisis, tout respire l’attention. Les sièges, réglables dans une vingtaine de sens, s’adaptent à votre anatomie plus sûrement qu’un fakir ne s’adapte à un lit de clous. Le tableau de bord numérique, massif, centralise navigation, infotainment, statistiques de consommation, et un panel d’assistances à la conduite. Caméra 360° pour vous faufiler entre un âne et un marchand d’oranges, régulateur de vitesse adaptatif pour enrouler les longues routes vers le sud, aide au maintien dans la voie, reconnaissance des panneaux… Tout y est, sans oublier des capteurs qui scrutent les angles morts mieux que ne le ferait un aigle de l’Atlas.

Macan électrique: coup de foudre assuré ?

Sous le plancher, un pack batterie fort d’une capacité oscillant autour des 100 kWh (données encore sujettes à évolution), alimenté par une architecture électrique 800 V. Ce chiffre, c’est la promesse de recharges rapides comme l’éclair. Sur une borne ultra-rapide, de 5 à 80% en une trentaine de minutes environ, le temps de siroter un thé à la menthe et de grignoter quelques amandes grillées. L’autonomie s’annonce conséquente : plus de 450 km en conditions réalistes, la marque évoquant même des valeurs supérieures à 500 km sur cycle WLTP. En termes de consommation, au fil des kilomètres marocains, on oscille entre 20 et 22 kWh/100 km sur route à rythme pépère, 23 à 24 kWh/100 km sur autoroute à 130 km/h, et moins de 20 kWh/100 km si l’on roule en bon père de famille sur les petites départementales vallonnées. Le Macan n’est pas un vélo électrique, mais pour un SUV de ce gabarit, la sobriété énergétique s’avère correcte, surtout compte tenu de ses performances.

Et ces performances ? Deux moteurs électriques, un sur chaque essieu, délivrant une puissance cumulée avoisinant les 450 ch (331 kW), le tout avec un couple qui dépasse gentiment les 700 Nm. De quoi expédier le 0 à 100 km/h en moins de 5 secondes (on parle de 4,5 s environ, sur les versions les plus musclées). Le résultat est un agrément immédiat : plus besoin d’attendre la montée en régime, on appuie, ça part, comme un tapis volant dopé à l’électricité. Le silence surprend. Pas de grondement, pas de feux d’artifice sonores, juste un sifflement discret, un peu comme le souffle d’un ventilateur ultra-haut de gamme planqué dans le coffre.


Essai du nouveau Macan, entre bitume et poussière

Marrakech, première étape : la médina, ses ruelles, ses vélos, ses scooters, ses charrettes, ses touristes perdus et ses marchands qui vous promettent la meilleure épice du monde. Se faufiler au volant d’un SUV électrique premium dans ce décor, c’est comme essayer de danser le tango dans un tramway bondé. Pourtant, le Macan tire son épingle du jeu. La direction précise, le rayon de braquage correct, la panoplie de caméras et de capteurs, tout contribue à éviter le contact intempestif avec un échalas en babouches. Les piétons, intrigués, se retournent. L’absence de vrombissement déstabilise : le SUV glisse entre les étals comme un diplomate en smokings. On se croirait dans une version alternative d’« Aladdin » où le tapis volant serait propulsé par une batterie lithium-ion.

En sortant de la ville, direction l’autoroute. Sur ce ruban d’asphalte, le Macan tient une allure respectable, 120 ou 130 km/h, sans broncher. Le régulateur de vitesse adaptatif gère les distances, l’insonorisation feutre le monde extérieur. On voyage en apesanteur, bercé par un silence auquel on s’habitue vite. La consommation grimpe un peu à ce rythme, mais rien de tragique. Quelques dizaines de kilomètres plus loin, on s’égare vers les petites routes qui serpentent au pied de l’Atlas. Le décor change : végétation clairsemée, villages aux murs ocre, pick-ups surchargés, ânes broutant en bord de route. Le Macan, bien campé sur sa suspension pneumatique, filtre les irrégularités comme un tamis hyperactif. Le couple électrique se joue des côtes, et dans les descentes, la récupération d’énergie fait gagner quelques précieux kilomètres d’autonomie. On oscille entre 18 et 20 kWh/100 km sur ce type de parcours, avec un pied droit raisonnable.

Et puis, il y a les pistes. Parce que quitte à être au Maroc, pourquoi se contenter de bitume lisse comme un parquet suédois ? On ose la piste caillouteuse, on s’aventure sur des chemins vicinaux où le Macan se transforme en colosse placide. La transmission intégrale électrique gère le couple roue par roue, instantanément, sans craquements de différentiel, sans fumées d’embrayage. Les pneus, pas spécialement des sculptures de rallye-raid, s’accrochent mieux que prévu. La suspension rehaussable offre une garde au sol satisfaisante, et la direction, ferme mais lisible, permet d’éviter les rochers sournois. Le SUV avale des pentes poussiéreuses, grimpe une côte pierreuse, et s’aventure même sur une zone plus sableuse. Rien d’extrême, mais la surprise est là : la motricité ne faiblit pas, le couple électrique fait office de bulldozer silencieux, le châssis ne geint pas. On s’arrête au sommet d’une petite dune, juste pour la photo, histoire de dire : oui, un Macan électrique peut grimper une butte de sable marocain sans vous faire suer à grosses gouttes. Certes, on n’est pas en plein rallye Dakar, mais pour un SUV aussi orienté route, c’est déjà un tour de force.


Conclusion:

Le Macan électrique, encore jouissif à conduire ?

La question est légitime : passer à l’électricité a-t-il estompé le plaisir inhérent à un Macan ? À la fin de cette journée marocaine, après la ville, l’autoroute, les routes de l’Atlas, puis quelques escapades hors bitume, la réponse se dessine d’elle-même. Certes, on a perdu la théâtralité du moteur thermique, ses vocalises, ses relances mélodieuses. Mais on a gagné en instantanéité, en fluidité, en silence. Le Macan électrique, ce n’est pas un macaron de salon, c’est un engin qui sait encore faire vibrer son conducteur, non plus avec des décibels mécaniques, mais avec une dynamique qui répond au doigt et à l’œil. L’engin sait avaler des kilomètres sans fatiguer, s’adapter à des terrains variés, et offrir une certaine forme de plaisir physique dans ses accélérations dignes d’un couscous dopé aux kilowatts.

Au bout du compte, le Macan électrique n’est pas un gadget gentil ni un pur objet marketing. C’est un SUV qui, malgré l’abandon du fossile, parvient à délivrer cette sensation d’efficacité et de maîtrise routière qui faisait le sel de ses ancêtres. On est loin d’un simple utilitaire branché. C’est un objet qui sait allier progrès technologique et aptitudes réelles. On part de Paris, on atterrit à Marrakech, on traverse des paysages étonnants, on joue avec la poussière, on grimpe sur une dune, et, toujours, l’électrique se comporte avec sang-froid. Le Macan en volts, c’est un autre chapitre de l’histoire, différent de celui des moteurs hurlants, mais non moins intéressant. Et pour le conducteur, l’expérience reste pleinement satisfaisante, sans flatteries inutiles. Juste l’impression d’avoir piloté un engin aussi à l’aise sur l’asphalte que dans le désert, dans un silence électrique plus que parlant.

Performance


Performance
5 / 5
Tenue de route
5 / 5
Habitabilité
4 / 5
Consomation
2 / 5
Prix
1 / 5
Confort
4 / 5

Verdict : la raison

Verdict : la passion

  • + Les performances explosive
  • + Technologie 800V
  • + Espace à vivre
  • - Tarif et options
  • - Look trop classique
  • - Que 100% électrique

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