Peugeot 2008 : un secret bien gardé
Avant de pouvoir toucher du doigt ce nouveau modèle dans des studios secrets à Aubervilliers, la nouvelle place to be hors du périphérique de la capitale, il nous aura fallu attendre un bon moment.
Notre invitation nous avait été transmise plus de 6 semaines avant le jour J. Une fois n’est pas coutume, aucun bruit ni indiscrétion n’avaient fuité jusqu’au jour de sa présentation. Alors, lorsque nous sommes arrivés devant la porte rouge sang qui protégeait le Graal, nous étions clairement fébriles.
Sera-t-elle une
208 haute sur patte ? Ou une
mini 3008 ? me demande Julien, alors que nous avançons dans d’interminables couloirs. Je reste muet à ses questions, car impossible de lui apporter une réponse fiable.
Puis, on nous arrête face à de grands rideaux noirs joliment plissés. Et, alors que l’on croyait enfin poser nos yeux sur le
SUV, on nous propose gentiment un café ou une boisson désaltérante, etc. Les minutes passent et, alors que je pensais le grand moment venir, on nous sort un PowerPoint sur les motivations et les axes de recherche des concepteurs.
À vrai dire, nous n’écoutons que d’une oreille, car en plus du bla-bla marketing qui nous assure que c’est le top du top, nous sommes obnubilés par l’ouverture de la toile qui cache l’objet tant convoité. Bien heureusement, notre patience sera récompensée.
Peugeot 2008 : on ouvre les rideaux !
Whaou !!! C’est mon premier mot. La peinture orange de l’auto illumine le studio, revêtu pour l’occasion d’une peinture grise et mate. Les secondes s’égrènent et l’on voit de suite que l’on n’a plus affaire au petit et sympathique SUV urbain de la précédente génération. Le
nouveau 2008 change totalement d’envergure et d’allure. Il est plus large, plus long et un chouïa moins haut.
Je reprends mes esprits et laisse mes yeux parcourir la carrosserie. Son style révolutionne clairement le genre. Le
nouveau 2008 reprend les codes des SUV sportifs des catégories supérieures avec une calandre immense, couplée aux boucliers massifs et aux larges écopes d’air, semblant renifler le sol. Les optiques reprennent le regard de la
208, mais les stylistes leur ont associé deux bandes à LED, tout comme sur la
508, qui singent les « crocs du lion ».
Le profil est marqué par de complexes pliures de carrosserie en forme de triangle pointu. Les gens de
Peugeot appellent cet effet de style, des « scalps ». La ceinture de caisse est assez haute, pour offrir une impression de puissance encore plus grande et le toit, ici en noir, s’allonge jusqu’à la vitre du hayon.
En poupe, la vitre arrière, ou plutôt la meurtrière, laisse assez de place pour un pare-chocs aussi imposant qu’un IPN. Bien heureusement, les designers l’ont ponctué d’une bande argentée pour adoucir ce côté massif. Plus en haut, on retrouve la
bande noire intégrant les feux de la grande sœur 3008. Sauf, que les hanches apparaissent bien plus enveloppantes ici.
Je rentre dans l’habitacle. « Pas de surprise », c’est TOP !
Cette
nouvelle 2008 réaffirme encore le savoir-faire de la marque dans la conception des habitacles. On retrouve tous les ingrédients qui font le succès des modèles actuels. En premier lieu, le tout petit volant qui tombe bien dans les mains. Juste au-dessus, l’instrumentation digitale est configurable à souhait.
La planche de bord est enveloppante avec un dessin élaboré sur plusieurs niveaux. Au centre, on trouve le traditionnel écran tactile qui pilote le multimédia. En dessous, les touches piano servent de raccourci. Notons un ingénieux emplacement pour reposer son smartphone à la verticale ou à l’horizontale et une recharge par induction.
Enfin, les plastiques sont d’honorable facture comme les ajustements. Les sièges sont joliment dessinés et offrent un maintien à l’avant impeccable.
Nouvelle Peugeot 2008 : un peu de technique
Pour me remettre de cette révélation, je me rapproche des ingénieurs pour parler un peu de technique.
La plateforme est la toute
nouvelle CMP. Elle est déjà utilisée par la DS 3 Crossback, la nouvelle Peugeot 208 et la prochaine Opel Corsa. Sauf qu’ici, Peugeot utilise une version plus massive qui dispose d’un empattement « long ». Assez long pour que la
nouvelle 2008 s’étire sur 4 mètres 30. Soit une quinzaine de centimètres de plus que l’ancienne génération et que toutes ses concurrentes. En largeur, il faut compter 1,77 m et une hauteur contenue de 1,54 m pour lui offrir ce style « de puissance maîtrisée et très urbaine » dixit le responsable de produit.
En parlant de puissance, les moteurs font tous partie des dernières générations du groupe PSA. En essence, la
2008 proposera 3 puissances de son 3 cylindres turbo de 1,2 litre PureTech. L’offre commence à 100 chevaux, continue à 130 et se termine à 155 canassons couplés à une boîte de vitesses automatique à 8 rapports. Peugeot n’abandonne fort heureusement pas les gros rouleurs en proposant des diesels. C’est le 4 cylindres turbo de 1,5 litre qui sert d’unique base, mais il offre deux puissances : 100 et 130 chevaux.
Peugeot e-2008 : de l’électrique
Alors que je croyais mon petit tour fini, un deuxième rideau s’entrouvre. Le bleu rayonnant de la carrosserie ne laisse aucun doute.
Peugeot propose une version électrique.
Installé dans le soubassement, le pack de batterie n’empiète ni sur l’espace habitable ni sur le volume de chargement. La batterie retenue peut stocker 50 kWh d’électricité. Ce qui autorise une autonomie théorique de plus de 300 km selon le cycle WLTP selon les ingénieurs.
Le moteur électrique propose 136 chevaux ainsi qu’un couple de 260 Nm. De quoi assurer des prestations appréciables. Pour preuve, la e-2008 peut accrocher la barre des 100 km/h en environ 8,5 s. La vitesse maximale est, quant à elle, bridée à 150 km/h pour économiser son autonomie.
Une fois les électrons épuisés,
Peugeot a prévu plusieurs modes de recharge. Une prise domestique classique peut être utilisée en cas de dépannage. Une prise renforcée GreenUp fournie par Legrand permet, quant à elle, une charge complète en 16 heures. Une Wall Box domestique permet de réduire le temps de charge à 5 h 15 (triphasée en 11 kW) ou 8 h (monophasé 7,4 kW) en fonction de son installation électrique.
Peugeot ayant opté pour un système de refroidissement liquide de sa batterie, le constructeur français prévoit également une charge rapide en 100 kW sur une borne publique dédiée. À l’occasion, il sera ainsi possible de récupérer 80 % de charge en seulement 30 minutes.