On le sentait venir depuis un moment. La propagation du SUV ferait que le SUV n’allait plus être une voiture éternellement, mais que la voiture serait un SUV. Citroën est le premier constructeur à emboîter le pas.
Nouvelle C4 : Il ne peut en rester qu’une
Coincé entre DS et Peugeot, Citroën doit se réinventer. Pour mettre toutes les chances de leur côté, les chevrons ont misé sur ce qui cartonne : le SUV. Sauf que contrairement à d’autres, le SUV ne double pas l’offre de la compacte ou berline classique, mais l’absorbe carrément pour des questions de rationalisation de coût. C’est comme si chez Ford,
Fiesta et
Puma fusionnaient.
Avec la
nouvelle C4, le concept est multiple : se différencier, offrir une proposition unique et incarner les valeurs d’audace chères à l’histoire de la marque (et que l’on pensait disparues !).
Nouvelle C4 : SUV et Coupé !
Audacieuse, cette
C4 l’est assurément. Elle est même clivante, car elle ne se contente pas d’emprunter les codes stylistiques du SUV (à commencer par la garde au sol surélevée de 3 cm), mais carrément de la carrosserie dite coupé malgré la conservation des 5 portes. L’initiateur de tout cela est le
BMW X6 mais, de mon point de vue, celle dont la Citroën se rapproche le plus est l’
Audi Q3 Sportback.
Le capot haut et les éléments de protection font partie des fondamentaux synonymes de robustesse dans l’inconscient. Dès le deuxième niveau de finition, les jantes 18" sont incluses dans la dotation de série. Pour ne pas transformer la compacte en camionnette ou carrément en armoire normande, l’aérodynamique a été particulièrement soignée. Plus qu’une question de design (en référence par exemple au spoiler de coffre), l’intérêt est de ne pas dégrader l’efficience. Une donnée doublement importante : les rejets de CO2 pour les moteurs thermiques et l’autonomie du modèle électrique. On retrouve la nouvelle signature visuelle de Citroën dans 4,36 m de long. La base est le
nouveau 2008 de Peugeot.
En plus des 7 teintes du catalogue, 5 packs couleur destinés à plusieurs morceaux de la carrosserie ont pour rôle de personnaliser son véhicule.
Nouvelle C4 : Bien à bord
Les ingénieurs ont travaillé sur l’aspect visuel et la qualité perçue. C’est sobre et épuré avec le nouveau volant, l’écran central de 10" et les commandes de ventilation déportées. Un combiné digital additionnel est placé dans le tableau de bord. Nous avions également droit à l’affichage tête haute. En petit détail sympa, il y a la planche à tablette amovible permettant au passager à l’avant de faire ce qu’il veut sans distraire le conducteur. La personnalisation est une nouvelle fois un axe pensé par le constructeur puisque 6 ambiances intérieures différentes sont proposées aux clients.
L’empattement de 2 670 mm confère de l’habitabilité à l’arrière. Quant au coffre, il revendique une contenance allant de 380 à 1 250 litres. C’est identique entre les moteurs thermiques et l’électrique.
Seule la finition d’entrée (non proposée sur notre motorisation) n’incorpore pas les sièges confort. Ces sièges font partie du programme Citroën Advanced Comfort sur lequel nous reviendrons. La luminosité et le confort acoustique ne sont pas oubliés. Il en est de même pour les assistances à la conduite, avec pas moins de 20 répertoriées.
Le
prix d’attaque est de 20 900 € pour un PureTech 100 en finition Live, et 24 900 € en 130 boîte manuelle (BVM6) et 26 900 € en automatique (EAT8).
Nouvelle C4 : Moteurs thermiques et électrique
Trois types de motorisation sont disponibles. 4 tournant au Sans Plomb (100 BVM, 130 BVM/EAT8 comme sur notre modèle d’essai et 155 EAT8), 2 diesel (110 BVM et 130 EAT8) et l’électrique de l’
ë-C4 (136 chevaux) essayé par Benoît.
Ce moteur, on le (re)connaît. C’est un vaillant
3 cylindres, en dépit de sa petite cylindrée de 1,2 l, mais il consomme trop. Pas moins de 8 l/100 km sur notre parcours. On nous avait promis que le cycle WLTP corrigerait le problème de sous-consommation des moteurs par rapport à la vie réelle, c’est faux.
La boîte automatique est gérée de façon relativement correcte. Ce n’est pas la référence de la catégorie, mais pour des utilisateurs non passionnés désireux de se laisser conduire (cible de ce genre de modèle, soyons clairs), ça fait le travail.
Nouvelle C4 : Tapis roulant
Revenons sur le
Citroën Advanced Comfort. C’est LE point fort de la C4, outre son design. Suite à la disparition de la suspension hydraulique, Citroën a trouvé un élément avec lequel se différencier. Cela concerne toujours l’amortissement afin de rester dans les clous de l’histoire. Cela prend le nom d’amortisseur à butée hydraulique.
Si vous ne savez pas ce que c’est, disons de façon simplifiée qu’il s’agit d’un amortisseur dans un amortisseur. Renault Sport a été le premier à le lancer en série (d’abord ponctuellement sur la rare Clio II RS Trophy de 2005, puis plus largement sur la Clio IV RS et maintenant la Mégane IV RS).
Même Alpine le propose depuis sa renaissance par le biais de l’
A110. C’est pourquoi l’argument de première mondiale lancée par Citroën au moment de cette annonce fut diversement apprécié. Dans une catégorie généraliste non sportive, c’est en effet le cas. Cela permet de se distinguer de Peugeot, et même de DS qui n’a pas non plus droit à ça (mais aux suspensions utilisation les caméras).
Basée sur la nouvelle 2008, la
C4 en profite pour surélever sa position de conduite. Le jour où tout le monde sera sur une position surélevée, nous serons bien avancés. Faudra-t-il sur-surélever à ce moment-là ? Bref, à chaque jour suffit sa peine. Que l’on aime ou non les SUV, le confort de suspension des dernières Citroën met tout le monde d’accord. C’est tout bonnement saisissant. Finis les maux de dos en passant un dos d’âne, rien. Une fois qu’on y a goûté, il est difficile de revenir en arrière.
La conduite générale invite à la douceur, à commencer par la direction. C’en est presque perturbant pour quelqu’un aimant une direction précise. Mais cela rejoint le point précédent sur la boîte auto. Pour la clientèle visée, cela ira très bien.