ARVAL, l’un des loueurs de véhicules professionnels, serait donc sur le point de proposer des produits MAXUS dans ses offres de flotte pour entreprises. Une étape que certains qualifieraient de logique : d’un côté, une marque qui cherche à se développer en Europe, et de l’autre, un loueur qui multiplie les partenariats pour étoffer son catalogue. Mais intéressons-nous à l’essence — et surtout à l’électrique — de ce qui nous est soumis. MAXUS, dont l’écurie comprend plusieurs véhicules utilitaires électrifiés, veut mettre en avant ses modèles aux autonomies annoncées comme suffisantes pour les tournées de livraisons urbaines ou périurbaines.
On se gardera bien d’employer des qualificatifs exubérants, sous peine de se faire taper sur les doigts. Contentons-nous de préciser que les fourgons de la marque affichent généralement des capacités de batterie allant de 50 à plus de 80 kWh, avec des autonomies théoriques capables de couvrir entre 200 et 350 kilomètres en conditions idéales. En d’autres termes, vous pourrez peut-être faire l’aller-retour jusqu’à la banlieue la plus lointaine, voire pousser jusqu’à la campagne voisine un jour de beau temps (sans vent contraire).
Le communiqué insiste sur la volonté de MAXUS de s’ancrer sur le marché français, en répondant à la demande grandissante de véhicules professionnels électriques. Les discours officiels évoquent souvent les Zones à Faibles Émissions, les politiques de décarbonation et le fameux « plan de transition » (un terme utilisé chaque fois qu’il faut donner une impression de modernité sans recourir à des adjectifs encombrants). On imagine aisément le département marketing éplucher les textes de loi pour glisser des arguments soigneusement calibrés : les flottes d’entreprises doivent se conformer à des réglementations de plus en plus strictes. Si vous devez transporter des marchandises, il va bien falloir remplacer le vieux diesel fumant par un modèle branché. D’où l’intérêt d’une offre couplant un véhicule utilitaire électrifié et une solution de financement souple.
Côté technique, on note l’utilisation de moteurs électriques synchrone à aimant permanent (souvent abrégé PMSM) pour la plupart des véhicules de la gamme MAXUS. Ces ensembles mécaniques sont réputés pour leur rapport couple/poids intéressant. On murmure que certains fourgons eDELIVER, par exemple, proposent un couple d’environ 255 Nm, et un pic de puissance satisfaisant pour les démarrages nerveux entre deux feux rouges — sachant que ce n’est pas non plus un bolide de rallye. L’empattement, la longueur hors tout, la hauteur utile et la largeur entre passages de roues sont aussi dans des normes adéquates pour un usage professionnel, si tant est qu’on ne cherche pas à déménager la moitié du contenu d’un entrepôt en une seule rotation.
Quant aux batteries, il s’agit en grande partie de packs lithium-ion conçus pour tenir la distance (ou plutôt la durée). Nous ne sommes pas invités à un festin d’informations sur le taux de décharge maximal ou les courbes de charge, mais on peut supposer qu’une charge complète en courant alternatif sur un secteur classique prend entre 6 et 10 heures selon la capacité du pack. En courant continu, sur une borne rapide, on peut espérer récupérer 80 % de la batterie en moins d’une heure, à condition d’avoir accès à la puissance de recharge optimale. Les plus patients trouveront un intérêt à programmer la charge la nuit pour profiter de tarifs (relativement) avantageux.
Pourquoi ARVAL s’associe-t-il à MAXUS ? La réponse tient sans doute en partie aux quotas de véhicules à faibles émissions dans les flottes et à la nécessité d’offrir du choix, pour ne pas dire de la variété, aux gestionnaires pressés. Le loueur va ainsi ajouter une corde électrique à son arc, en espérant séduire des clients enclins à investir dans une solution plus propre sur le papier. Selon le communiqué, l’idée est de proposer des formules adaptées, avec entretien compris, assistance, et probablement des détails obscurs sur le coût total de possession.
Ce dernier point, souvent abrégé TCO (pour Total Cost of Ownership), figure parmi les arguments phares : un véhicule électrique, même s’il réclame un investissement initial plus élevé, s’avère parfois moins onéreux sur le long terme, dès lors qu’on ne se met pas à faire 800 kilomètres par jour et qu’on parvient à maîtriser les recharges. Cette équation se complique lorsque le prix du kWh fluctue ou lorsque les restrictions d’accès dans les centres-villes deviennent trop complexes. Du coup, la collaboration avec ARVAL ne manque pas de rappeler que le client peut, semble-t-il, trouver un semblant de sérénité en externalisant toute la gestion vers le loueur et le constructeur.
Sur le segment des véhicules utilitaires électriques, la concurrence se renforce. On voit bien que des marques européennes (Renault, Peugeot, Mercedes) et asiatiques (Nissan, Toyota, etc.) ont déjà leurs armes sur le marché. Pour MAXUS, l’enjeu est de se frayer un chemin parmi ces acteurs déjà établis. En théorie, l’attrait du neuf et l’argument de la spécialisation dans l’électrique peuvent attirer l’attention de certaines sociétés à la recherche d’alternatives. De plus, la configuration de la gamme MAXUS, avec des modèles couvrant plusieurs longueurs et hauteurs de caisse, semble adaptée aux besoins variés : livraisons de colis, transport de matériel, etc.
Pour qui ne voit dans tout ça qu’une opération destinée à augmenter la notoriété d’une marque encore peu visible sur nos routes, sachez que le communiqué de presse décrit avant tout l’idée d’une complémentarité de services, un mot-valise qui circule dans tous les documents officiels depuis la fin du XXe siècle. En clair, ARVAL y gagne une nouvelle offre pour se diversifier, MAXUS récolte un diffuseur qui sait gérer la relation clientèle professionnelle. Tout le monde y trouve un motif raisonnable pour signer quelques contrats.
Il est évidemment trop tôt pour dire si cette collaboration donnera naissance à un flux de véhicules badgés MAXUS dans nos rues. Les flottes d’entreprise, parfois frileuses, préfèrent attendre les premiers retours du terrain : fiabilité des batteries, facilité de maintenance, valeur résiduelle au moment de la revente, etc. Les techniciens d’ARVAL, eux, devront se familiariser avec les subtilités des systèmes électroniques et des protocoles de diagnostic, voire apprendre à composer avec la gueule de bois informatique quand une mise à jour se déroule mal.
D’un autre côté, MAXUS devra aussi se montrer réceptif aux critiques, au moindre grincement de porte coulissante ou au moindre clignotant récalcitrant. Personne n’a envie de finir avec un flot de réclamations dans sa boîte mail. Et, en France, on sait parfois se montrer plus sévère qu’ailleurs quand il s’agit de confiances mal placées.
La conclusion de cette histoire ? Il est probable que MAXUS poursuive son petit bout de chemin sur notre marché, aidé par des partenaires comme ARVAL, pour convaincre les professionnels que rouler à l’électrique n’est pas qu’un acte symbolique ou un gadget publicitaire. Il y a aussi un intérêt logistique, financier et réglementaire. Les fameux plans de transition énergétique des entreprises vont assurément orienter les gestionnaires vers ce type de solutions. Alors, si MAXUS sait brasser de la communication et aligner les offres de service, la marque pourrait gagner en visibilité et grappiller quelques précieux pourcentages de part de marché, sans fanfare mais avec des batteries au lithium-ion.
Quant à la grande question du « Que vaut réellement cette gamme de fourgons sur le long terme ? », seule l’expérience pourra y répondre. Les sceptiques diront qu’il faut se méfier, les optimistes verront dans l’accord une possibilité de renouveler en profondeur un parc automobile vieillissant, et les gros blagueurs railleront la multiplication des prises de courant dans les hangars. Bref, tous se rejoignent probablement autour d’un même constat : l’électrique continue de s’immiscer dans la moindre brèche, et ce partenariat n’est qu’une pierre de plus dans l’édifice.
Pour l’instant, nul ne claironne que ce soit un bouleversement mémorable. Il s’agit juste d’un mouvement pragmatique, sans grande exubérance. On se doute que la direction de MAXUS Motors France surveille avec attention les premiers contrats signés grâce à ARVAL, espérant que les chiffres de vente feront tourner les têtes des professionnels. Dans cette affaire, ce sont surtout les gestionnaires de flottes qui auront le dernier mot, en choisissant — ou non — d’ajouter quelques utilitaires électriques de plus à leurs parkings. Le véritable arbitrage se fera devant la réalité du terrain, la qualité du SAV et, ne l’oublions pas, le coût final pour l’entreprise.
En fin de compte, ce communiqué de presse n’est pas exactement un thriller haletant. Mais il a le mérite de dépeindre les grandes lignes d’une collaboration automobile destinée à pousser encore un peu plus l’électromobilité sur nos routes. Reste à voir si ce vent discret soufflera assez fort pour déplacer de grosses quantités de marchandises… sans émettre la moindre petite fumée.
On pourrait croire que Maxus est un tout nouveau constructeur et pourtant son histoire remonte à 2011. Cela fait de nombreuses années qu'elle est p... Voir plus
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