Essai Renault 5 électrique : Autant d’attente, pour ça… ?

J’avoue, je ne suis pas né hier. Cependant, ni la Renault 5, ni la Super 5 – c’est-à-dire la seconde génération de la citadine de la firme de Boulogne – n’ont marqué mon histoire. Moi, gamin, je rêvais plus de Lancia Delta HF Integrale ou encore de Peugeot 205 Turbo 16. Je ne suis donc pas extrêmement sensible à tout le tapage médiatique qu’il y a eu autour du grand retour de la R5. C’est donc avec la tête froide et l’esprit clair que je me suis retrouvé devant « ma » Renault 5 E-Tech Techno. Car en dehors de toute émotion nostalgique, faut-il succomber à cette citadine 100 % électrique ?
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Le retour de la R5, un marronnier

Le retour de la R5, c’est un peu le marronnier des médias automobiles francophones. Depuis ma tendre adolescence, j’ai l’impression que le moindre designer ayant un joli coup de crayon avait sa version à nous proposer.

Mais la R5 était bien morte avec l’apparition de l’excellente Clio dans les années 1990.
Il aura donc fallu attendre presque trois décennies – 29 ans, pour être exact – pour que cette icône du Losange repose ses roues en concession. Et ne soyons pas « peine-à-jouir », comme le disait notre très chère maire de Paris, les gens de la régie ont carrément bien travaillé.

Comme je vous l’expliquais plus tôt, je ne suis pas un des enfants de la R5, même si, autour de moi, dans ma famille, la Super 5 avait une grande place. J’ai plutôt été bercé par la petite Italienne et la 205. Alors, de prime abord, le dessin de cette Renault 5 E-Tech ne m’inspire pas vraiment de nostalgie affectant mon bon sens. Et pourtant, dès mon premier regard posé sur elle, j’ai eu comme un « coup de foudre ». Rassurez-vous, ce n’était pas un problème d’isolation de la batterie. J’ai simplement été séduit par son allure d’une modernité et d’une sensualité sans commune mesure dans le parc automobile actuel.

Comment ne pas tomber sous le charme de son popotin marqué par des hanches sculptées, semblant provenir d’une hyper-sportive des années 80 ?
Comment ne pas succomber à cette petite bouille d’enfer ?
Comment ne pas apprécier cette silhouette avec son capot haut et court, poussant la cabine vers l’arrière ?
Comment ne pas avoir les yeux qui crépitent face à cette superbe et pétillante robe verte ?


R5 Electric : Et à l’intérieur…

Le problème, c’est qu’en pénétrant son intimité, l’émerveillement continue.

Bien que l’habitacle s’inspire de sa grand-mère, son dessin est d’une modernité rare.

La planche de bord, au dessin rectiligne, est recouverte d’un tissu moussé et capitonné devant le passager. Le pilote profite d’un véritable cockpit d’avion de chasse, avec une double dalle numérique qui enrobe le petit volant sport. La console centrale s’intègre parfaitement à l’ensemble, avec un esprit simple, presque épuré. La sellerie enchantera tous ses passagers car, en plus d’être enveloppante, elle est élégante, avec sa finition multicolore. Le confort d’assise n’est pas négligé, tout comme l’acoustique. Le silence règne à bord, sauf si vous lancez Deezer ou Spotify, directement accessibles via le système multimédia de cette R5.

Car la petite puce utilise le meilleur système d’infodivertissement, le fameux Android Automotive. Simple, compréhensible, facile à utiliser, rapide d’exécution : c’est un vrai atout pour la R5 d’en être équipée. En plus des nombreuses applications reprises des smartphones, Google Maps, qui sert de GPS, est paramétré pour servir de planificateur de recharge.

C’est juste génial !


Renault 5 E-Tech : Parlons recharge…

Sachez que ce n’est pas son point fort. Renault se contente de l’essentiel, puisque la R5 dispose d’une unité capable d’encaisser 11 kW en courant alternatif et 100 kW en courant continu. Il faudra donc un minimum de 30 minutes pour faire le plein d’électrons sur une borne rapide. Sur une borne publique triphasée, le temps sera bien plus long, avec un peu moins de cinq heures d’attente…

Des performances de recharge médiocres, qui s’expliquent par la technologie de la batterie, qui n’a rien de révolutionnaire. On est sur des accumulateurs en lithium-ion disposant de 52 kWh de capacité. Ce qui est correct, mais comme elle fonctionne sur une tension de 400V, elle ne peut pas faire de miracles. Dans tous les cas, elle alimente un moteur électrique installé sur le train avant. Le nôtre développe 150 chevaux pour 270 Nm de couple. Sachez que, dans un second temps, la R5 E-Tech sera proposée avec des moteurs de 120 et 95 chevaux, ainsi qu’une batterie de 40 kWh, offrant une autonomie d’à peine plus de 300 km, alors que la nôtre est donnée pour un peu plus de 410 km.
Ce qui, dans les faits, semble presque possible.

Si cette R5 ne joue pas le jeu de la surenchère technologique, elle sait se contenter de peu. De peu d’électron pour être plus précis. En milieu urbain, en jouant l’éco-conduite, il faudra compter entre 12 et 15 kWh/100 km. Sur voie rapide, la consommation monte naturellement, avec une moyenne oscillant entre 15 et 18 kWh. Sur autoroute, nous avons relevé un chiffre avoisinant les 20 kWh.
Globalement, ce sont des chiffres de consommation inférieurs à ce qui se fait aujourd’hui… C’est donc un bon point. Tout comme l’est son comportement routier.

Renault 5 Electric : Sur la route

En s’installant derrière le volant, on prend rapidement la mesure de la petite. Le petit volant sert parfaitement la direction, qui est directe et communicative en ville. Le rayon de braquage de 10,30 m lui permet de sauter d’une voie à l’autre, surtout qu’elle peut compter sur une cavalerie toujours présente. C’est même une petite teigne aux feux rouges, avec un 0 à 100 km/h expédié en moins de 8 secondes. Cependant, il faudra composer avec un confort de suspension un chouïa ferme à mon goût. Elle fait un peu trop remonter la dégradation de nos routes.

La R5 électrique est typée sportive, dans l’âme. Pas au point d’une Mini Cooper, heureusement, mais comme une petite GTI allemande. Cela se ressent particulièrement lors de notre escapade dans l’arrière-pays niçois. Les routes escarpées, enchaînant les virages serrés, les épingles et les courbes en appui, dévoilent une sérénité à toute épreuve. Quelle que soit la situation, le train arrière reste bien fixé sur sa trajectoire. L’avant accroche sans rechigner, et si vous êtes un peu trop ambitieux, il se délestera de quelques centimètres de la trajectoire parfaite, vous obligeant à lever le pied pour ensuite reprendre son chemin.

C’est simple, sain et efficace, mais terriblement frustrant. J’aurais tant voulu qu’elle soit plus joueuse de l’arrière-train pour lui permettre d’enrouler les enchaînements de virages serrés.
Elle est performante, c’est certain…

Mais je n’aurai à aucun moment les zygomatiques en feu.

Ce qui n’est pas forcément le cas du portefeuille.


Renault 5 : Et le prix…

Renault est en train de produire et de commercialiser une nouvelle star des villes. Et les dirigeants le savent bien. Ils ne comptent pas la brader. Ma Renault 5 E-Tech Electric 52 kWh Techno s’échange contre 33 490 €. La version Iconic réclame 2 000 € de plus. C’est une somme, n’est-ce pas ?

La bonne nouvelle, c’est que la R5, disposant de la « petite » batterie de 40 kWh, arrivera très rapidement, et dans sa version totalement dépouillée, votre concession vous demandera moins de 25 000 €

Conclusion:

Après presque trois décennies de gestation, on pouvait s’attendre à un nouveau phénomène automobile. Or, vous l’aurez compris, techniquement, cette Renault 5 E-Tech n’est pas une révolution. Sa batterie de 52 kWh en 400V ressemble à ce qui se fait en ce moment dans le segment des citadines électriques.

Sa recharge, bien que semblable à ses cousines françaises, comme la Peugeot e-208 ou la DS 3 E-Tense, se contente d’une puissance de crête de 100 kW et de 11 kW en alternatif.

Ses 150 chevaux sont certes une belle cavalerie, mais la mise au point de son châssis et de ses trains roulants n’en fait pas une dévergondée de la route. Elle est stable et rigoureusement neutre en sensation, comme une Allemande.

Alors, pourquoi faudrait-il se pencher sur cette nouvelle Renault 5 ?

Parce qu’elle a des atouts.

Des atouts majeurs qui font basculer la petite Renault dans l’émotion et la désidérabilité.

D’une part, son prix, bien que salé, n’est pas si « délirant » que cela, si l’on accorde le bénéfice du bonus écologique auquel elle a droit à son lancement. En effet, étant largement conçue et produite en Europe, et surtout en France, elle peut s’enorgueillir de faire baisser son tarif de 4 000 €. Ce qui fait passer ma superbe Renault 5 E-Tech 52 kWh Techno sous la barre des 30 000 €.
Son second atout est sans conteste son système multimédia basé sur Google Automotive. Fluide, simple, rapide, il met à l’amende tous les autres systèmes d’infodivertissement, peu importe la marque. Cerise sur le capot, Maps intègre un route planner, pour gérer les recharges.

Enfin, et c’est le facteur clé, sa bouille.

Elle fait chavirer les cœurs !

Il nous a même été difficile de travailler dans les rues de Nice, tellement les badauds voulaient l’approcher, la photographier, la toucher même…

Dès qu’on la voit, elle s’imprime dans la rétine et refuse d’en partir.

Donc, oui, les 30 années d’attente ont bien servi…

Performance


Performance
3 / 5
Tenue de route
4 / 5
Habitabilité
3 / 5
Consomation
4 / 5
Prix
3 / 5
Confort
3 / 5

Verdict : la raison

Verdict : la passion

  • + Allure de concept-car
  • + Le multimédia Google
  • + Pas donné, mais pas cher non plus
  • - Pas de révolution électrique
  • - Elle tient « trop bien » la route … ?
  • - Elle ne sera jamais thermique !!!

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