Dans une époque où les citadines ont la vie aussi courte qu’un tweet politique, Toyota fait de la résistance. Avec un flair de vieux briscard et un entêtement typiquement japonais (lire : méthodique jusqu’à l’obsession), le constructeur ressort son pion urbain, la Aygo, en version rehaussée et, cette fois, enfin électrifiée.
Oui, car l’ancienne Aygo, malgré son style manga et sa sonorité de scooter en colère, carburait au bon vieux sans-plomb, sans une once d’aide électrique. Désormais, elle se pare d’une motorisation hybride auto-rechargeable, à la sauce maison. Pas question ici de brancher quoi que ce soit, sauf son téléphone à l’USB-C. La Aygo X Hybride, c’est 1,5 litre de cylindrée atmosphérique, trois cylindres bien rangés, une électrification discrète, et une boîte CVT qui fait ce qu’elle peut pour convaincre que, non, on ne râle pas à chaque accélération.
Sur la route, elle a des allures de SUV en stage intensif Weight Watchers. Rehaussée de quelques centimètres par rapport à la précédente génération, elle se permet un look de baroudeuse de centre-ville. Capot court, ailes marquées, jantes jusqu’à 18 pouces (oui, sur une Aygo !), et un toit qui semble prêt à recevoir une galerie... pour y poser un bagel, peut-être. Mais l’illusion fonctionne. L’automobiliste lambda hésite : est-ce un jouet grandeur nature ou un vrai véhicule ? La réponse se trouve dans son comportement.
Lancer la Aygo X Hybride, c’est comme lancer une trottinette avec des vitres. Silencieuse en mode électrique, elle serpente entre les scooters sans provoquer de crispation ni de doigt levé. Son gabarit de 3,7 mètres permet de se garer dans des trous de souris, ou du moins dans ceux que la Ville de Paris laisse encore entre les zones de livraison et les terrasses improvisées.
Sous le capot, les chiffres ne font pas frémir les fans de Nürburgring : environ 116 chevaux cumulés. Mais sur le bitume parisien, c’est largement suffisant pour griller un Uber à la sortie du feu et filer avant qu’il active son clignotant en mode optionnel.
À bord, l’expérience est presque paradoxale. On s’attend à une ambiance de boîte à chaussures, et on se retrouve avec une planche de bord aérée, une instrumentation numérique (presque compréhensible), un grand écran tactile qui s’allume même sans bégayer, et – miracle – des matériaux qui ne font pas "Tupperware recyclé de 2008". L’insonorisation a progressé. On ne discute pas encore en chuchotant, mais on peut enfin téléphoner sans crier "T'ES DANS UN TUNNEL ?".
Les sièges, légèrement surélevés, permettent une vision panoramique sur les pare-brise des autres. Et avec un rayon de braquage court comme une grève surprise, elle pivote mieux qu’un danseur de l’Opéra en période de réforme.
Côté consommation, la Aygo X Hybride reprend la formule magique de Toyota : on roule, la batterie se recharge, on ralentit, elle aide à freiner, on accélère gentiment, elle vous assiste. Résultat : une conso en ville qui peut descendre sous les 4 litres aux 100 km, si on conduit comme un moine bouddhiste sous Lexomil. Sur route, c’est un peu plus, mais la promesse d’un budget carburant ridicule tient encore la route.
Et pour ceux qui craignent le coût, Toyota annonce que la bête reste sous la barre symbolique des 20 000 €, bonus inclus. Ce qui, en langage automobile de 2025, revient à dire : "Pas cher, mais pas gratuit non plus." Pour ce prix, on a droit à la panoplie complète : clim, écran, aides à la conduite (ADAS pour les intimes), et même une peinture bi-ton qui fait croire que vous avez les moyens de faire du custom.
Alors voilà. Dans un monde où l’électrique se vend à coups de promesses d’autonomie fantasmée et d’abonnements mensuels dignes d’un loyer à Bordeaux, la Aygo X Hybride arrive comme un rappel de ce que devrait être une voiture urbaine : compacte, agile, économe, et surtout, pas prétentieuse. Elle ne sauvera pas le monde. Elle ne révolutionnera pas la mobilité. Mais elle fera le boulot, sans vous ruiner ni vous faire passer pour un influenceur vegan.
Et ça, mine de rien, c’est peut-être la vraie définition du progrès.
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