Animé par une rigueur à toute épreuve, le préparateur Monstaka a fait appel à son expertise pour mettre sur roues une pistarde relativement épicée. Lors de notre première rencontre au Japon, nous avons pu goûter aux 370 ch sortis du bloc FA20 du Toyota GT86. Si le petit parcours sur un billard ne nous a pas permis d’aller explorer tout le potentiel de la machine, force est de constater que la dose de testostérone supplémentaire permet de profiter de l’excellent châssis du coupé, même dénué de semi-slick.
Un engin surmotorisé :
Eternel insatisfait, Monstaka a décidé d’aller chercher un record en poussant la cavalerie jusqu’à 400 ch et 373 Nm de couple. Pour arriver à un tel résultat, le préparateur s’est penché avec attention sur le 4 cylindres à plat japonais. Outre le collecteur d’échappement spécifique et une retouche au niveau du ratio d’injection directe, le préparateur français s’est concentré sur la cartographie du bloc compressé. Avec 0,9 bar de pression d’air dans les cylindres, la mécanique envoie sur le train arrière deux fois plus de puissance qu’à l’origine. Pour parfaire la préparation, Monstaka a mit le Toyota GT86 au régime sec : tous les insonorisants ont été retirés, le siège passager a disparu, et le capot moteur et le coffre ont été remplacés par des éléments en carbone. Au final, cette monoplace avoue près de 50 kg de moins sur la balance et s'affiche avec un poids de 1 200 kg. L’ensemble des pièces constituant le châssis proviennent de Whiteline et celui-ci repose sur une suspension réglable. Alors que nous avions été surpris de la monte pneumatique du modèle essayé au Japon, Monstaka a préféré, au regard de la puissance débordante, équiper la sportive de quatre Yokohama A048 pour habiller les jantes Rays Volk.
Ambiance de compétition :
Volant en main, le Toyota GT86 préparé est un baril de TNT dont la ligne d’échappement en titane HKS HI-POWER ne demande qu’à s’exprimer. Si la version de base n’est qu’un gentil coupé école, la bestiole génétiquement modifiée propulse le conducteur dans une autre dimension. Les plus fanatiques pourront, quant à eux, poser deux bandes noires sur le bas des portes, quelques tofus sur le plancher et aller s'enlacer sur les routes de montagne pour imiter le manga Initial D. Car même avec des semi-slicks, le coupé est toujours propice aux figures improvisées. Pas vraiment piégeuses mais plutôt amusantes, les ruades du popotin sont progressives ; en revanche, le moindre excès d’optimisme peut donner des sueurs froides : même en ligne droite, les chaussettes arrière peuvent marquer le sol jusqu’au troisième rapport ! Une fois le tempérament apprivoisé, le GT86 ouvre les portes du pilotage à moindre prix. La direction généreuse en informations, la commande de boite réclamant de l’énergie et l’amortissement ferme demandent une implication constante du conducteur, mais il est possible d'aller vite sans avoir les compétences d'un pilote de rallye.
Associé à de nouveaux périphériques (intercooleur, radiateur, poulies, tubulures d'admission,...) le compresseur V2 en provenance de Fujinomiya affiche également un bien meilleur confort d'utilisation et ne fait pas entendre un bruit de visseuse caractéristique. Avec le volant moteur allégé et une gestion moteur Ecutek RaceRom, le flat-4 répond à la moindre sollicitation de la pédale droite, ne trahissant pas la présence d'un compresseur. Si cela lui ôte son coté exotique, l'ensemble donne l'impression de disposer d'un gros bloc atmosphérique sous le capot. Hélas, nous n’avons pas eu l’honneur de mener le Toyota GT86 Monstaka sur circuit pour vous livrer un verdict définitif sur ses performances. En revanche, sur les petites routes de l’arrière pays cannois, le coupé s’est avéré être une drogue dure pour le kamikaze qui sommeille (trop souvent) en nous. Cette surmotorisation savamment maitrisée et l’ambiance dépouillée font du Toyota GT86 un cocktail détonnant. Et puis, il y a ce son dont on se demande encore pourquoi l’installation de la ligne n'est pas remboursée par la Sécurité Sociale.
Trente cinq euros le cheval supplèmentaire :
Proposé au prix de 6 950 €, la préparation à 400 ch pourrait presque passer pour une publicité mensongère. Toutefois, il faudrait compter sur une rallonge supplémentaire de 9 675 € pour offrir à votre coupé un équipement similaire à notre modèle d’essai, avec les jantes et la préparation du châssis. Libre à vous ensuite de vous passer du siège passager. Reste à convaincre Madame !
Note : 18/20
Bien vu :
- le style JDM
- le caractère moteur
- la sonorité
- le rapport prix/puissance
A revoir :
- la motrocité limitée
- le freinage
2023 24799 km Automatique Essence
2022 18022 km Manuelle Essence