Citroën 19_19 concept : le préambule
Un siècle d’existence pour une marque automobile, ce n’est pas si courant. L’occasion est donc trop belle pour laisser passer cette date sans en faire un grand moment. Alors, après le premier concept-car, présenté au Salon de Shanghaï, la
Citroën Ami One, me voici dans un parking géant situé dans l’est de la capitale.
Tout commence par un message électronique à la rédaction. Son titre : «
Nouveau Concept Car Citroën » éveille évidemment notre curiosité. Avant de partir à l’aventure, je cherche donc de plus amples informations. Mais impossible d’en savoir plus à cet instant. La seule chose que je connais, c’est le jour et l’heure de la rencontre. Cela sera donc le 24 avril à 11 heures.
Les jours passent et rien ne filtre sur le web. Le secret est décidément très bien gardé. Je ne connais ni le nom ni la raison de cette «
convocation ». Bien heureusement, après 10 jours d’attente, le moment est enfin venu de prendre le métro et de me rendre au parking du 2 passage Saint-Pierre Amelot.
Citroën 19_19 concept : premier contact !
Il est 11 heures et je me retrouve devant le grillage du point de rencontre. Il s’ouvre lentement, grâce à des moteurs électriques. Je pénètre dans une cour et vois au fond une porte cochère. Là, une pièce sombre fait office d’accueil. M’y attend l’attaché de presse de
Citroën. Je cherche mon acolyte et photographe du jour, Julien, qui a une autre perception de la ponctualité que monsieur Tout-le-Monde. En même temps, c’est un «
artiste ». Mais, une fois n’est pas coutume, Benjamin m’apprendra qu’il est déjà sur place…
bigre… une catastrophe s’annonce-t-elle ?
Avec cette question restée en suspend, je monte la rampe, qui fait office aujourd’hui d’escalier. J’entrevois la lumière. Elle s’intensifie lorsque j’arrive vers une verrière qui ne dissimule plus grand-chose. Je pousse mon regard, à gauche, à droite, et tombe sur le concept…
… Citroën 19_19
Quelle est cette chose ? C’est grand, haut perché, bleu et noir… Waouh ! C’est juste hors normes et j’ai du mal à définir cet objet. De prime abord, il mélange l’allure d’un buggy et d’une soucoupe volante.
Benjamin me prend par la main, certainement angoissé par ma bouche restée grand ouverte et mes onomatopées, pour me présenter les concepteurs de la chose.
Citroën 19_19 concept : dans le détail.
Je me rapproche de cette chose, accompagné par le designer en chef qui se lance dans des explications bien ordonnées de ce que le bureau de style a voulu créer. Leur idée principale est de proposer la vision de 2030 du voyage à la
Citroën. J’écoute d’une oreille et me laisse porter par les sentiments et les émotions d’une première mondiale.
Ce
concept est assez difficile à appréhender au départ. Il casse les références actuelles d’une auto avec son capot moteur, son habitacle et sa malle. Ici, tout est confondu ! La machine ressemble plus à une capsule posée sur d’énormes roues.
À ma question «
pourquoi ce choix stylistique ? », les concepteurs me répondent que cela satisfait à une contrainte aérodynamique. Le
19_19 est comme une bulle haut perchée, capable d’optimiser sa consommation d’énergie et ses performances. Même si, selon eux, la question n’est pas là. Car à aucun moment la performance n’était un préambule pour concevoir cette
Citroën. Car bien dans la tendance du moment, cet engin se déplace grâce à une batterie. De conception nouvelle, elle cumule
100 kW d’énergie dans le plancher plat du concept. Le « jus » passe dans des moteurs électriques pour développer pas moins de 460 canassons. Les ingénieurs annoncent une autonomie étendue de 800 km et une recharge sans fil de 600 km en moins de 20 minutes via la technologie à induction comme pour les smartphones. Citroën s’arrêtera là pour les chiffres.
Outre ce style alambiqué, ce qui marque l’allure générale du 19_19 ce sont ses énormes roues. Elles mesurent pas moins de 30 pouces. Cela a demandé un développement spécial des ingénieurs de GoodYear pour créer cette gomme hors du commun qui mélange le caoutchouc à faible résistance et une mousse évolutive remplissant les stries. Par exemple en cas de pluie, cette mousse se contracte et ouvre de plus grands sillons. À l’inverse, par temps sec, la mousse gonfle, se rigidifie et transforme le pneumatique en pneus slick pour proposer une plus grande surface au sol. Enfin, si le diamètre de ces roues est équivalent à celles d’un 36 tonnes, le flanc est réduit à son strict minimum et sa profondeur équivaut à un pneu de berline, les ingénieurs du manufacturier nous promettent un confort acoustique jamais « entendu ».
Les portes s’ouvrent de façon antagoniste sur un habitacle bien curieux. La planche de bord est presque inexistante. Le volant est recouvert d’un matériau singeant le marbre. Le siège passager avant reprend la forme d’une méridienne blanche contrastant franchement avec l’ensemble du cockpit qui lui est dans les tons violet. Si cela semble être un effet de style fortuit, ce n’est en réalité que le fruit de la technologie embarquée, car cette Citroën 19_19 se veut être une voiture autonome.