Essai : 1 600 km en Porsche Taycan Cross Turismo. Galère ou easy ?

Paris – Genève : l’autoroute envoûtée

Premiers tours de roues : Lorsque vous enclenchez le mode « départ », vous sentez la Taycan ronronner d’un silence presque mystique. Le Paris-Genève, c’est plus de 500 kilomètres de bitume. Dans votre tête, l’angoisse s’invite : « Vais-je devoir sacrifier la clim’ comme un explorateur jetant du lest par-dessus bord pour garder le cap ? » Que nenni ! La Cross Turismo gère sa batterie comme un chef cuisinier discipliné : tout est au millimètre, sans oublier le confort.
Vous suivez tranquillement les indications du système de navigation, qui vous dit : « Mon grand, arrête-toi ici, recharge là, reste un peu, et repars comme si de rien n’était. » Simple comme bonjour. À ce stade, vous réalisez que vous n’êtes pas dans une voiture électrique classique, mais dans une sorte de tapis volant version Porsche, capable de franchir l’autoroute comme un Raptor s’occupant d’un buffet à volonté.

À l’assaut des Alpes : quand la montagne se dresse

Routes sinueuses : Quand la silhouette majestueuse des Alpes surgit à l’horizon, la question fuse : comment un engin de 2,5 tonnes va-t-il se comporter sur des lacets montagneux aussi serrés que des lacets de chaussures de lutin ? Eh bien, imaginez un hippopotame faisant du ballet avec la grâce d’une danseuse étoile : c’est l’effet Taycan Cross Turismo. Avec ses quatre roues motrices et directrices, elle vous donne l’impression de grignoter les virages comme on picorerait des petits fours à un cocktail.
Dans une montée particulièrement retorse, la neige fondue et la brume se sont unies pour jouer les trouble-fêtes. Pourtant, la Taycan, avec son air de diva tranquille, a conservé une stabilité bluffante. On se retrouve à jouer dans les virages, tel un skieur un peu trop confiant, sauf qu’ici, aucune chance de finir dans un sapin. Même la rencontre impromptue avec un camion-nuage ne vous fait pas sourciller : vous vous faufilez comme un poisson dans l’eau.

Villes suisses : la Porsche au milieu des carrousels

Genève, Montreux… et la foule : Traversez Genève ou Montreux dans cette fusée électrique, et vous aurez l’impression d’être un rugbyman qui pratiquerait la danse contemporaine : imposant mais diablement agile. Les quatre roues directionnelles jouent les elfes malicieux, vous permettant de vous insérer dans un parking bondé comme si vous dansiez la salsa dans une cabine téléphonique.
Là où la plupart des SUV auraient l’élégance d’un ours polaire dans une cristallerie, la Taycan se glisse dans les places étroites avec l’aisance d’un félin. Vous garez cette beauté comme on déposerait un œuf Fabergé sur un coussin de soie – avec finesse et précision. Au marché de Noël de Montreux, vos manœuvres attirent même quelques regards curieux. Eh oui, voir une Porsche de presque trois tonnes jouer les contorsionnistes dans un minuscule emplacement, c’est un peu comme croiser un albatros faisant du vol stationnaire.

Duel électrique-thermique : un choc des titans

Impressions de conduite : Passer d’une voiture thermique vrombissante à cette électrique virevoltante, c’est comme délaisser un orchestre symphonique pour écouter un DJ minimaliste… mais dont chaque note résonne avec une précision clinique. À la moindre sollicitation de l’accélérateur, le couple vous catapulte sans crier gare. Pas de boîte de vitesses bruyante ni de hurlement de moteur : juste vous, la route et ce fameux « wouhh » électrique qui vous donne le sourire d’un gosse ouvrant ses cadeaux de Noël.
La Taycan Cross Turismo n’est pas seulement douée pour vous faire grimper aux rideaux en un éclair, elle vous dorlote comme un palace 5 étoiles. Fini les idées reçues : on ne coupe pas la clim’, on ne réduit pas son volume de bagages, on ne s'arrête pas tous les quatre kilomètres pour boire un café. La voiture calcule, prévoit, organise ; vous, vous profitez comme un seigneur.

Autonomie et recharge : les deux mamelles du road trip électrique

Autoroute sans stress : Certains vous diront : « Plus de 500 bornes, en voiture électrique ? Tu vas terminer en train ! » Eh bien, ces braves gens se trompent. Sur autoroute, la Taycan fait le job avec l’assurance d’un trapéziste sûr de ses gestes. Même en maintenant un rythme soutenu, vous dépassez aisément les 450 km d’autonomie.
Quant aux bornes de recharge, elles sont plus faciles à dénicher qu’un stand de hot-dogs dans un festival. L’écran central s’apparente à un chef d’orchestre ayant une carte du pays, vous indiquant où vous poser pour reprendre des électrons. Le tout sans vous scotcher à la pompe pendant des heures : la recharge rapide fait des merveilles.

En montagne : Évidemment, grimper sur des cols enneigés grignote davantage la batterie, un peu comme un ogre affamé. Mais grâce au système de récupération d’énergie en descente, vous redevenez vite un écureuil qui stocke ses noisettes. Vous n’êtes jamais « en rade » d’électricité, car la voiture sait parfaitement optimiser le moindre kWh.

Un cocktail de performances : la Suisse comme terrain de jeu

Sur autoroute : La Taycan Cross Turismo, c’est un peu le TGV de la route : vous appuyez, et elle part. Aucun couinement métallique, juste une impression de glisser sur un tapis de soie. L’ensemble est si précis que vous vous sentez scotché au bitume, comme si une main géante vous maintenait fermement sur la trajectoire. Régulateur adaptatif, châssis raffiné, suspension absorbant les irrégularités : la Suisse défile comme un film en panoramique.

Dans les lacets alpins : Là, la voiture dévoile son côté alpiniste. Son poids de 2,5 tonnes pourrait laisser croire à la grâce d’un éléphant sur un fil de pêche, mais Porsche a pactisé avec la physique pour que le centre de gravité ultra-bas et les quatre roues directrices transforment chaque virage en danse de salon. Le résultat ? Vous vous sentez comme un chevreuil bondissant de rocher en rocher, imperturbable, même si la route se mue en serpent à l’allure déchaînée.

Comparaison avec un gros V8 grondant : Certes, les amateurs de bruits rauques diront : « Où est mon rugissement de V8 ? Où sont les tirs d’échappement ? » Eh bien, vous apprécierez un autre spectacle : le silence. Mais rassurez-vous, ce n’est pas le silence morne d’une chambre vide, c’est un silence feutré qui vous enveloppe tandis que vous filez à toute allure. Le couple instantané rend l’expérience presque hypnotique, comme si vous aviez troqué un marteau-piqueur contre un sabre laser.

Une aventure électrique sportive et écologique

La batterie en maîtresse des lieux : Sur de longs trajets, la gestion de la batterie fait tout le boulot : performances, autonomie, récupérations… Sur autoroute, les recharges rapides se font au moment opportun, sans vous donner l’impression de perdre votre temps. En montagne, la régénération est un bonus délirant, comme si vous récupériez de l’énergie à chaque grande courbe négociée.
C’est un peu comme si vous aviez un coach sportif invisible, murmurant : « Relâche un peu, on va en profiter pour faire le plein. Maintenant, repars à fond ! » Résultat : vous ne stressez jamais sur l’autonomie, même dans un décor digne de Heidi sous stéroïdes.

Conduire autrement : Finis les bruits de moteur qui vous chatouillent les tympans. Ici, c’est l’ivresse de l’instant, la puissance qu’on ressent sans l’entendre, et la fluidité d’un fleuve paisible qui peut, en un claquement de doigts, se changer en torrent. Cette absence de boîte de vitesses est comme un orchestre jouant une symphonie sans la moindre fausse note. Vous êtes happé par l’instant présent.

Le confort, la technologie et l’esprit Porsche

Un habitacle haut de gamme : S’installer dans la Taycan Cross Turismo, c’est entrer dans un cocon futuriste où chaque bouton semble murmurer : « Touchez-moi, je suis votre serviteur. » Les sièges vous enveloppent comme un nuage moelleux, la clim bi-zone régule l’atmosphère à la perfection, et l’écran central, à la réactivité d’un guépard, vous donne accès à toutes les fonctions vitales de la bête.

La magie de la connectivité : Vous pianotez sur l’écran, activez Apple CarPlay ou Android Auto, et votre smartphone devient un majordome numérique. Les directions se tracent, les playlists se lancent, et la voiture gère les points de charge pendant que vous sirotez un café. On se croirait dans le cockpit d’un avion de chasse, à la différence près que le café ne risque pas de voltiger à chaque accélération (quoique… méfiez-vous).

Le tout-terrain de l’électrique : Avec son allure de break surélevé, la Cross Turismo n’a pas peur des chemins de traverse. Il ne s’agit pas d’un SUV massif, mais plutôt d’un athlète élancé capable de trotter sur un sentier escarpé. L’ADN Porsche est là : la dynamique est intacte, même si vous décidez de vous aventurer sur un chemin de terre ou un col un peu caillouteux. L’impact environnemental s’en voit réduit, et vous vous offrez tout de même un concentré d’adrénaline.

Un road trip inoubliable : la Suisse électrisée

Le frisson du voyage : En fin de compte, ces quatre jours sur les routes suisses ont été un pur régal. Chaque lacet de montagne était prétexte à tester la réactivité, chaque longue ligne droite l’occasion de vérifier la stabilité. Vous en ressortez le regard brillant et les joues rosies, comme après une performance scénique acclamée par la foule.

La prise de conscience : Mais au-delà du simple divertissement, ce périple montre à quel point l’électrique a changé la donne. L’époque où l’on se moquait des « voitures à piles » est révolue. Cette Taycan 4S Cross Turismo est la preuve vivante qu’on peut être sportif, luxueux et respectueux de l’environnement, le tout sans compromis. Porsche a porté l’électrification au rang de discipline noble.