Ford Capri : Quand l'Europe jouait les Muscle Cars

Dans un monde où les années 70 roulaient en pantalons évasés et où les voitures adoptaient des lignes tendues et musclées, la Ford Capri est née. Produite de 1969 à 1986, elle s’est imposée comme une voiture unique dans le paysage automobile européen : une silhouette de coupé racée avec une ligne de toit fastback, un capot aussi long qu’un jour sans pain et un profil qu’on aurait pu croiser dans un film américain. Mais que valaient vraiment les Ford Capri Mk1, Mk2, et Mk3 ? Plongeons dans les rouages d’une voiture qui a flirté avec les rêves des jeunes conducteurs et a su, quelque part, résumer toute une époque.

Ford Capri Mk1 : Le grand saut de Ford en Europe

La Ford Capri Mk1, lancée en 1969, visait directement le marché des petites sportives européennes. Ford avait une idée simple mais percutante : reproduire l’effet Mustang pour l’Europe. Le modèle le plus courant s’équipait d’un moteur de 1,3 litre, suffisant pour les balades en ville mais loin de satisfaire les amateurs de sensations fortes. Heureusement, la palette des motorisations s’étendait jusqu’à un V6 de 3 litres pour les plus téméraires. Avec un simple carburateur et une injection mécanique un brin capricieuse, cette version V6 envoyait environ 140 chevaux aux roues arrière — pas de quoi tordre le châssis, mais largement assez pour tordre la concurrence de l’époque. C’était une propulsion, bien sûr, un détail qui faisait déjà frémir les amateurs de drift… bien avant que le terme ne soit inventé.

Niveau design, la Mk1 reprenait des éléments qu’on retrouverait dans la Mustang, comme ses phares ronds et sa calandre imposante. Ford avait bien compris l’attrait des muscle cars pour les Européens, et la Capri, malgré son embonpoint relatif pour une européenne, offrait un compromis intéressant : de la puissance, une ligne agressive, mais sans les coûts d’importation ni la consommation gargantuesque d’une Mustang V8.

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Ford Capri Mk2 : Evolution douce-amère

En 1974, la Ford Capri Mk2 est lancée, et disons-le, elle divise. La ligne fastback est là, mais le design s’assagit, cherchant à plaire à un public plus large. Avec une silhouette un peu plus massive et des phares rectangulaires, la Mk2 prend une tournure plus consensuelle, perdant un peu de son charme rebelle en cours de route. Ford propose cependant une version améliorée de son V6, un 3 litres colérique et sonore qui développe toujours autour de 140 chevaux. La législation européenne impose aussi ses caprices, et la Capri Mk2 adopte des pare-chocs plus volumineux, ce qui lui donne un air un peu plus bourgeois que l’agressive Mk1.

Ford avait compris que le marché changeait, et avec la Mk2, la Capri adopte un habitacle plus spacieux, offrant même un hayon arrière pour le côté pratique — un hérésie pour certains puristes. À l’intérieur, fini le minimalisme des débuts, on retrouve des garnitures en simili bois et des sièges mieux rembourrés. Côté conduite, la Mk2 reste une propulsion et garde cette saveur qui fait des caprices sous la pluie. Pourtant, elle est plus sage, plus lourde, et la vivacité en prend un coup, surtout dans les versions d’entrée de gamme.

Ford Capri Mk3 : Le retour du style, mais avec prudence

1978 marque l’arrivée de la Capri Mk3. Ford comprend que le public veut du spectacle, et c’est exactement ce qu’ils offrent : retour des phares ronds et ligne plus agressive. La Mk3 se distingue par une calandre retravaillée et des optiques intégrées qui rappellent la Mk1 sans totalement l’imiter. On retrouve ici aussi le V6, en version 2,8 litres, qui gagne en puissance pour atteindre les 160 chevaux dans la version Injection, un chiffre modeste pour l’époque mais suffisant pour procurer un frisson au conducteur.

Capri Mk3 corrige certains défauts des précédentes, notamment en termes de rigidité du châssis. Sur route, la voiture reste plaisante à piloter, bien que sa direction manque de précision. La puissance du V6 est au rendez-vous, mais les puristes noteront un léger manque de brutalité par rapport à la Mk1. Et pourtant, cette Capri-là est une sportive à l’ancienne : sans ABS, sans aides électroniques, juste des chevaux envoyés aux roues arrière et un conducteur aux commandes. Côté consommation, elle fait dans le sobre… en comparaison d’un V8 américain, évidemment.

Ford continue à produire la Capri Mk3 jusqu’en 1986, malgré une demande en déclin. La fin des années 70 et le début des années 80 voient l’essor des GTi, plus compactes, plus légères et mieux adaptées aux routes européennes. La Ford Capri, elle, commence à dater, mais son charme opère encore. Après tout, qui n’a jamais rêvé de glisser sur une route de campagne, sous une fine pluie, dans une voiture qui semble tout droit sortie d’un film de poursuite ?

Ford Capri : Une évolution qui prend des raccourcis

La Capri, de la Mk1 à la Mk3, a su conserver son architecture classique. C’est une propulsion avec une suspension à essieu rigide à l’arrière et des freins à disque à l’avant, un choix plutôt basique mais qui reste fonctionnel pour l’époque. Côté dimensions, on oscille entre 4,2 mètres pour la Mk1 et un peu plus de 4,3 mètres pour la Mk3, avec un empattement presque inchangé autour de 2,5 mètres, garantissant un équilibre assez stable en courbes.

En matière de performance pure, la version 2,8 Injection de la Mk3 affiche un 0 à 100 km/h en moins de 9 secondes, un chrono qui ferait sourire aujourd’hui mais qui, à l’époque, imposait le respect. Les moteurs quatre cylindres, de 1,3 à 2,0 litres, n’avaient pas la même fougue, mais offraient une option abordable pour ceux qui cherchaient un style sans forcément la puissance.

Conclusion:

Ford Capri : une icône intemporelle ... ?

La Ford Capri, qu’on l’aime ou qu’on la critique, a marqué l’histoire de l’automobile européenne. Elle représente une époque où le plaisir de conduire était simple, sans électronique ni artifices. Si la Ford Capri Mk1 a su séduire les amateurs de muscle cars en herbe, la Capri Mk2 et la Capri Mk3 ont tenté de conjuguer performances et praticité pour un public plus large, sans jamais vraiment renier leur nature sportive. Aujourd’hui, la Capri est une voiture culte, un morceau d’histoire qui fait encore tourner les têtes dans les rassemblements de voitures anciennes.

Certains diront qu’elle n’a jamais atteint la perfection. Ils ont probablement raison. Mais après tout, c’est peut-être là son plus grand charme : être une voiture qui a des défauts, des caprices, et qui sait encore, malgré tout, nous rappeler pourquoi on aime tant l’automobile.

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