Je prends donc possession d’une 750d xDrive Azuritschwarz équipée de la finition M Sport, lui apportant plus de dynamisme et d’agressivité avec ses boucliers avant et arrière spécifiques ainsi que ses jantes de 20 pouces au style très sportif. La voiture est globalement bien dessinée, ne nous donnant pas l’impression de mesurer 5,10 m sur 1,90 m de large, toutefois de nombreux détails me chagrinent.
Le premier est cette ressemblance de plus en plus accentuée entre tous les modèles de la marque, à tel point que je dois vérifier sur le monogramme qu’il s’agit bien d’une Série 7. Si l’arrière me plaît bien avec cette bande de chrome qui élargit visuellement cette partie ou le bouclier englobant les canules d’échappement qui descend bien bas, l’avant me plait un peu moins. Décidément, ces phares qui sont au contact de la calandre me laissent dubitatif, sans parler de ces chromes habillant les antibrouillards dont l’aspect n’est ni flatteur ni luxueux. Il en va de même pour les inserts que l’on trouve sur la partie basse des flancs, ils sont dispensables. Les abords de ce pays sont sans doute imparfaits afin de faire une transition douce, voyons voir.
Visite en Théorie intérieure
L’habitacle offre une opulence de luxe, d’espace, de confort et de délicates attentions dont nous nous délectons sans fin. Passons rapidement sur le défaut majeur, un volume de coffre de seulement 515 litres, moins que sur une… Fiat Tipo 4 portes ! Pardonnez-moi cette comparaison, elle s’arrête là d’ailleurs.
Les sièges avant présentent tout de même une difficulté, celle de ne pas trouver sa position de conduite idéale. Les réglages, électriques évidemment, sont tellement nombreux qu’il est impossible de ne pas trouver : longueur de l’assise, largeur, hauteur, inclinaison, profondeur et hauteur de l’appuie-tête… tout y est. Comme si cela ne suffisait pas, les sièges, parés de cuir Nappa, sont aussi beaux que délicieusement accueillants.
À l’arrière, il en va de même avec des sièges indépendants réglables soit via les boutons situés sur l’accoudoir central soit via la tablette incluse dans ce dernier. Celle-ci permet de gérer également la climatisation, la musique ou encore les fermetures et ouvertures des stores. L’espace arrière est digne de la catégorie avec une place conséquente, tant à la tête qu’aux jambes, et un confort pour le moins remarquable, notamment grâce à ces petits coussins tellement plaisants sur les appuie-têtes.
La BMW 750d sur la route
La fiche technique donne le tournis, sous le capot nous trouvons le 6 cylindres diesel le plus puissant au monde, rien de moins. Il cube 3,0 litres de cylindrée et développe 400 ch à 4 000 tr/min et 760 Nm à 2 000 tr/min. Là où BMW opère un tour de force, c’est sur la suralimentation, puisque nous ne trouvons pas moins de 4 turbos, deux petits à géométrie variable et basse pression qui fonctionnent dès les plus bas régimes de concert avec l’un des gros turbo à haute pression. Le dernier, à haute pression également, entre en fonctionnement à partir de 2 500 tr/min. Actuellement, seule l’Audi SQ7 TDI et son V8 4,2 l de 435 ch le surpasse en puissance.
Cette conception gomme le temps de réponse caractéristique des motorisations turbocompressées, délivrant un couple phénoménal sur toute la plage d’utilisation. Dès 1 000 tr/min je peux compter sur 450 Nm et une poussée puissante, continue et sans la moindre faille jusqu’à 5 500 tr/min. Remarquable pour un diesel !
À l’usage, la souplesse de ce moteur est un régal parfaitement adapté à la limousine, permettant de rouler tout en douceur, dans le calme et le silence. Car oui, ce moteur est relativement silencieux et sait se faire discret même lors des phases d’accélération. Parlons-en d’ailleurs, des accélérations. Elles sont de tout premier ordre avec par exemple un 0 à 100 km/h couvert en seulement 4,6 secondes. Mieux encore, ses reprises sont ce qu’il se fait de plus efficace sur une limousine diesel, les chiffres parlent d’eux même : le 80 à 120 km/h est couvert en tout juste 2,8 secondes, de quoi envisager les dépassements dans la plus grande sérénité.
La tenue de route est à l’image de ce vaisseau amiral, fantastique. Malgré des dimensions très généreuses et un poids conséquent de deux tonnes, la BMW 750d sait tout faire. Sur route, en mode eco-pro, elle fait montre d’un confort inégalable, avalant sans sourciller les aspérités de la route et autres dos-d’âne, négociant les virages à plat dans un calme olympien. Pour autant, la ville et les routes sinueuses ne l’inquiètent pas, sûre qu’elle est de ses quatre roues motrices et directrices. Ainsi, elle offre presque l’agilité d’une citadine en zone urbaine, une citadine de près de 2 mètres de large certes. Sur route sinueuse, par exemple lors de ma traversée des Vosges, la Série 7 reste impassible même si le rythme s’accélère. Elle n’est pas une voiture de sport et n’en a aucune prétention, pourtant elle est capable de tenir une allure indécente, a fortiori en sélectionnant le mode Sport. Dans ce cas, les mouvements de caisse sont encore plus contenus, les suspensions plus fermes – mais toujours confortables – et le moteur plus réactif. Les changements de direction ne sont qu’une formalité, tout en préservant le confort des passagers, bien entendu.
Si la consommation moyenne n’est pas forcément un critère d’achat pour la clientèle de cette limousine de 110 900 € hors option, elle n’en reste pas moins surprenante. Après 1 200 km comprenant principalement de la route, un peu de ville – où l’on peut compter une dizaine de litres – et de conduite dynamique dans les Vosges, je termine à 6,7 l/100 km. Une performance qui demeure fortement intéressante, notamment en termes d’autonomie pour les voyages au long cours.
La BMW 750d xDrive est une, si ce n’est la meilleure voiture qu’il m’a été donné d’essayer. Elle cumule les qualités à tous niveaux, vous faisant totalement oublier les menus défauts tels que le coffre un peu petit et certains détails stylistiques (selon les goûts). L’onctuosité du moteur n’a d’égal que ses performances, le tout dans un confort impressionnant et des consommations incroyablement contenues. Finalement, le choix le plus difficile avec cette limousine, c’est de savoir si l’on veut se mettre derrière le volant, ou derrière tout court.
Note : 19/20
Bien vu :
- Performances
- Confort
- Dynamisme
- Consommation
- Agrément de conduite
À revoir :
- Certains détails
- Coffre un peu juste
2024 8000 km Automatique Essence
2022 28865 km Automatique Diesel