Le Sorento 2015 qui sera lancé en France le 14 mars prochain, nous était proposé à l’essai dans la proche banlieue de Barcelone, ce qui fut pour nous l’occasion de vérifier si la bonne évolution de la marque que nous avions constatée lors d’un essai du Sportage, était confirmée.
Rivaliser avec les marques européennes
Incontestablement le Sorento joue sur plusieurs registres complémentaires pour s’imposer dans l’univers des SUV à caractère familial, mais pas que. Kia a joué sur la modernité des lignes et du style en général, sur l’espace disponible et le côté pratique de l’utilisation au quotidien ainsi que sur la qualité de conduite et la sécurité, pour s’affirmer comme un constructeur n’ayant rien à envier aux marques européennes.
Le nouveau design extérieur se veut à la fois fluide et sculpté affichant robustesse et élégance avec quelques marqueurs identitaires comme cette calandre imposante, ces phares profilés, ces phares antibrouillard surdimensionnés ou encore ce becquet arrière effilant la silhouette latérale. Cette conception originale, œuvre conjointe des bureaux de style de la marque de Corée évidemment, mais également d’Allemagne et des Etats unis, s’est appuyée sur une toute nouvelle plateforme aux dimensions plus généreuses en longueur et en en largeur, alors que la hauteur était réduite de 50 mm par rapport aux Sorento de la précédente génération.
Un SUV familial spacieux et confortable
Le grand pari des concepteurs repose en fait sur le paradoxe consistant à offrir 7 places sans que le véhicule ne ressemble à « un camion ». De ce point de vue-là, opération réussie !
De série, les 7 places sont bien là. Permanentes ou non elles ne pourront en fait accueillir que des enfants, qui ne pourront monter que du côté gauche, grâce au coulissement et au basculement des deux sièges du second rang. Les sièges du troisième rang une fois rabattus offrent un plancher plat de rangement fort appréciable (605 litres) passant à 1662 litres avec les sièges du second rang eux aussi rabattus. Par contre, avec les 7 places déployées on doit se contenter de 162 petits litres.
A l’intérieur, espace, clarté et confort sont à l’ordre du jour. La planche de bord avec son grand écran tactile central, ses plastiques agréablement moussés et ses élégants inserts métalliques témoigne d’un saut qualitatif important. Les sièges ergonomiques chauffants, le toit en verre, panoramique, la climatisation efficace et réglable jusqu’y compris le troisième rang de sièges, contribuent largement à faire apprécier d’emblée ce nouveau modèle Sorento.
Pourtant, même si l’ensemble de cette planche de bord s’avère fonctionnel, nous regrettons le volant qui date et détone dans le tableau, tout comme le GPS d’un graphisme un peu désuet. La comparaison avec les modèles européens donne l’avantage à ces derniers plus modernes, plus gais aussi, parfois.
Un seul moteur diesel et deux boîtes : manuelle ou auto
Le Sorento en France sera distribué uniquement avec le moteur 2.2 diesel avec une boîte automatique (notre essai) ou manuelle à 6 rapports. Deux niveaux de finition seront disponibles : Premium et Ultimate. Avec cette configuration « ultime », on peut dire qu’en termes de sécurité et de confort on part avec ceinture et bretelles tant les dispositifs sont nombreux : contrôle de trajectoire, répartiteur automatique de freinage, aide au démarrage en côte, correcteur d’assiette électronique, régulateur de couple et assistance au contre braquage, alerte de franchissement de ligne, reconnaissance des panneaux de limitation de vitesse…
Vous l’aurez compris chez Kia a mis tous les atouts dans son jeu pour réussir la sortie de son nouveau SUV.
Comme bien souvent les améliorations foncières d’un modèle tiennent à la conception et à l’élaboration méticuleuse d’un châssis et des trains roulants, ce que l’on a tendance à trop souvent oublier en se laissant « endormir » dans le jugement par toute l’artillerie électronique mise en avant.
La nouvelle structure du Sorento a largement eu recours à des aciers haute résistance assurant une meilleure rigidité de la structure et une robustesse accrue de l’ensemble. Des efforts significatifs ont porté sur la question de l’insonorisation à tous les niveaux, de même que la suspension à roues indépendantes a été retravaillée au niveau de l’amortissement. La direction quant à elle, a bénéficié d’un nouveau montage de l’assistance électrique directement sur la crémaillère pour une meilleure réactivité.
L’essai
Nantis de toutes ces informations techniques nous avons hâte d’effectuer notre essai.
D’entrée de jeu nous nous pinçons pour être bien sûrs de rouler à bord d’une auto « au mazout ». L’insonorisation s’avère une vraie réussite, tout comme l’espace disponible et la grande clarté de l’habitacle. Le siège multi-réglable électriquement offre une assise et un maintien remarquables et en période hivernale le chauffage s’avère très agréable. Le volant d’ailleurs est lui aussi chauffant.
La visibilité vers l’avant du paquebot ne présente pas d’angle mort gênant. Sur notre modèle d’essai la caméra 360 degrés et les radars de parking avant et arrière nous facilitent la vie en toute circonstance.
Sur la version boîte automatique, dont nous disposions, trois modes de fonctionnement sont proposés : Normal, Eco et Sport.
Nous allons tâter de tous les terrains possibles : autoroute, route, petite route, chemin, sable, tout- terrain.
Le moteur développant 200 chevaux présente un couple intéressant de 441 Nm disponible entre 1 750 et 2 750 t/min. Avec la boîte 6 rapports docile il est toujours possible de trouver une combinaison adaptée à la situation d’autant mieux d’ailleurs, que l’on joue sur les modes Normal, Eco ou Sport. Pour la boîte, on peut regretter un certain conservatisme avec seulement 6 rapports alors que les 8 ou 9 rapports apportent et de l’agrément et une réduction de consommation. Dans ces conditions, le dispositif Stop&Start n’en peut mais et les résultats sont tellement peu encourageants qu’avec des émissions de 177 g/km notre Sorento à boîte auto récolte 3 000 euros de malus ! Par ailleurs, globalement notre consommation moyenne a flirté avec les 10 litres ce qui milite pour inciter Kia à se pencher sur l’hybrid.
Par contre, il faut souligner un point extrêmement positif avec la possibilité de verrouillage des deux trains avant et arrière. Le Sorento n’assure la traction intégrale qu’en fonction des situations rencontrées. Sur route normale les roues avant assurent la motricité. Dès que des problèmes d’adhérence d’une roue interviennent, le relais est pris par les roues arrière avec un dosage adapté en permanence. Le verrouillage en4x4 apporte ce supplément d’âme au franchissement, d’autant plus évident à entreprendre que les protections nécessaires ont été pensées pour cet exercice.
En usage normal, si la route demeure assez rectiligne notre auto se montre agréable et sécurisante. Tout se passe dans un confort tant acoustique que de suspension et le moteur répond avec une puissance disponible fort satisfaisante. En haussant le rythme nous percevons une boîte auto un peu lente en mode Normal. En mode Sport les choses s’arrangent. Dans tous les cas l’amortissement opère de manière efficace tout comme les freins puissants et endurants. Les limites de ce gros SUV apparaissent assez rapidement lorsqu’il s’agit d’aborder à bonne vitesse un itinéraire un peu tortueux. Oh bien sûr, aucun danger, les systèmes électroniques veillent, mais qu’on le veuille ou non, avec le poids élevé une certaine inertie se fait sentir et les passagers de l’arrière demanderont sans aucun doute rapidement que le conducteur cesse d’attaquer. En toute circonstance la direction apportera de par sa précision, son assistance toujours bien dosée et ses retours d’information, beaucoup d’agrément et un fort sentiment de sécurité.
En tout chemin, perché sur ses roues de 19 pouces chaussées de pneus Hankook, le Sorento aborde le baroud sans aucun complexe et digère inégalités du sol, trous, bosses et boue avec une déconcertante facilité, tout comme certains franchissements ou passages hasardeux sur des dunes, une fois le verrouillage 4x4 enclenché.
En conclusion
Si nous savions qu’en termes de réussite scolaire les petits coréens étaient les premiers de la classe dans les comparatifs mondiaux, nous avons pu constater que, pour ce qui concerne l’automobile, les ingénieurs Kia se hissaient avec leur Sorento au niveau de leurs concurrents européens. En termes d’image et de volume de diffusion les choses ne sont pas encore établies. Cependant, le Sorento fer de lance de la marque constitue un très bon atout pour une conquête du marché. La garantie 7 ans ou 150 000 kilomètres et les prix (compris entre 43 900 euros pour un modèle Premium à boîte mécanique et 49 900 euros pour une version Ultimate en boîte automatique) ajoutés aux qualités intrinsèques du véhicule, ne pourront qu’aider Kia France à venir chatouiller les constructeurs européens installés sur ce segment, comme Audi BMW ou Volvo avec les Q5, X3 ou XC 90.
Crédit photographique : Gilles Vitry La Revue Automobile
Note : 15/20
BIEN VU :
Habitabilité et confort général
Insonorisation
Traction intégrale efficace
Verrouillage 4x4
A REVOIR
Accès à la troisième rangée de sièges
Boîte auto à 6 rapports
Hauteur sous pavillon à l’arrière
Caractéristiques techniques
Moteur : 4 cylindres en ligne 16 soupapes, injection directe, turbocompressé
Cylindrée : 2 199 cm3 (12 chevaux fiscaux)
Puissance : 200 ch à 3 800 tr/min
Couple : 441 Nm de 1 750 à 2 750 tr/min
Transmission : intégrale (4 roues motrices non permanentes)
Boîte : 6 rapports, mécanique ou automatique
Direction : à crémaillère et assistance électrique
Suspension avant : indépendante à jambes de force
Suspension arrière : indépendante à essieu multibras
Dimensions L-l-h : 4 780 x 1 890 x 1 685 mm
Coffre : 142 l, 605 l et 1662 l selon disposition des sièges
Poids : 1 849 à 1 885 kg
0 à 100 km/h : 9,6 s
Vitesse maxi : 203 km/h
Consommations théoriques : 7,7 l ; 6,1 l ; 6,7 l (urbaine-extra-urbaine- mixte)
Emissions CO2: 177 g/km (malus: 3 000 euros)
Prix : 49 900 €
2020 118895 km Manuelle Essence
2018 69117 km Automatique Diesel