Texte Emmanuel Genty
Photos Thomas Antoine (ACE Team) et Emmanuel Genty
Apparu sur le marché en 2013 pour remplacer le SX-4, tout en se positionnant un cran plus haut que ce dernier, sur le marché des SUV compacts face au Nissan Qashqai, le Suzuki S-Cross a vite déchanté. Son look pas assez affirmé et la concurrence interne du Vitara ne lui ont pas permis de chambouler le marché : 3 000 exemplaires par an en moyenne dans l’hexagone, quand son petit frère à l’allure plus stylée et plus moderne fait plus du double.
La mode est aux SUV qui s’assument et se remarquent, alors Suzuki tente de rattraper le coup avec un restylage qui va offrir cette possibilité au S-Cross. Il se fait plus puissant grâce à une garde au sol relevée de 15 mm (il est désormais à hauteur du Vitara), un capot rehaussé et plus horizontal, des boucliers plus sculptés et une calandre à 10 barrettes chromées façon pare-buffles. Le résultat est un peu déroutant de prime abord, mais l’effet recherché est bien là. Ce nouveau S-Cross est résolument plus musclé, cela ne peut lui faire que du bien.
Dans le même temps, il se fait aussi plus sophistiqué avec un éclairage entièrement LED ou presque à partir du deuxième niveau de finition. Des LED que l’on retrouve aussi à l’arrière et qui ancrent le S-Cross dans son époque.
Équipement très complet
L’ambiance intérieure reste à la fois simple et stylée – quasiment rien n’a été retouché à l’occasion de ce restylage. Dommage, Suzuki aurait pu garnir la planche de bord et les contreportes de plastiques un peu moins bas de gamme. C’est le vrai défaut de l’habitacle du S-Cross qui, pour le reste, propose un affichage clair et des commandes ergonomiques. La capacité de rangement est correcte même si l’espace sous l’accoudoir central aurait pu être plus volumineux.
Une nouveauté importante tout de même à signaler, avec un système multimédia sur écran 7 pouces désormais compatible Apple CarPlay pour retrouver certaines des applications de son iPhone. Pour Android Auto, ça viendra, mais ce n’est pas encore là. À noter que cet écran est intégré à partir du deuxième niveau de finition (Privilège), mais qu’il ne dispose du GPS qu’à partir du niveau suivant (Style), sauf si on le prend en option (280 euros).
Avec cette option GPS, le niveau Privilège est d’ailleurs très bien fourni puisqu’il intègre également les jantes alliage 17 pouces, l’aide au démarrage en côte, la climatisation automatique bizone, la caméra de recul, le régulateur de vitesse et l’ouverture/démarrage sans clé. Il ne reste plus rien à ajouter avec la finition Style qui propose en plus la sellerie cuir, le toit ouvrant panoramique, l’aide au stationnement avant/arrière et le régulateur adaptatif. Sans compter l’alerte de collision qui se déclenche assez promptement. Un peu trop même à notre goût.
Une belle santé
Jusqu’à présent vendu à plus de 60 % en Diesel (avec le 1.6 DDiS 120 ch d’origine Fiat toujours d’actualité), le S-Cross pourrait bientôt inverser la tendance grâce à deux nouvelles motorisations essence : un 3 cylindres 1,0 Boosterjet de 111 ch et 160 Nm qui remplace l’ancien 1.6 VVT 120 ch et un 4 cylindres 1,4 Boosterjet de 140 ch et 220 Nm, emprunté au Vitara S. C’est lui qui équipait notre modèle d’essai, par ailleurs pourvu d’une boîte manuelle à 6 rapports et de la transmission intégrale AllGrip (prix catalogue 27 290 €).
Discret aussi bien au démarrage qu’en pleine charge, ce bloc turbocompressé et doté de l’injection directe affiche une santé lui permettant de bien soutenir un rythme élevé. Il sait également se montrer doux en conduite plus souple, grâce à la disponibilité de son couple à partir de 1 500 tours/min. La boîte bien étagée et aux rapports pas trop étirés permet de trouver un souffle linéaire tout au long des montées en régime.
Bien en adéquation avec le poids raisonnable de l’auto (1 235 kilos), ce 1,4 Boosterjet demande cependant 900 euros de moins seulement que le 1.6 DDiS. Et comme la consommation a tendance à flirter avec les 8 litres, les gros rouleurs privilégieront cependant facilement le Diesel. Surtout s’ils sont amateurs de boîte automatique : simple boîte à convertisseur de couple pour le Boosterjet et boîte double embrayage pour le DDiS. Mais au moins, la boîte CVT de l’ancien moteur essence a disparu !
Du 4x4 pour les sous-bois
Sur le plan du comportement, la direction manquant de ressenti, on ne sait pas toujours si l’on « pose » bien le S-Cross en entrée de virage. Mais l’auto dispose d’un châssis assez sain qui réagit bien et, malgré un léger sous-virage, ne marque pas de prise de roulis importante. Et surtout, le confort est préservé malgré des jantes de 17 pouces : le S-Cross est paré pour les longs voyages.
Paré aussi pour les virées sous la neige ou en dehors des sentiers battus grâce à l’efficacité de sa transmission intégrale AllGrip que nous sommes allés tester dans les sous-bois et à travers champs, dans la boue. Elle est capable de répartir jusqu’à 50 % du couple sur les roues arrière pour se sortir des situations piégeuses et dispose même d’un mode Lock pour rester en 50/50 le temps nécessaire. Sur route classique, le mode Sport offre un peu plus de couple aux roues arrière, ce qui a tendance à dynamiser le comportement, d’autant que la réponse à l’accélération est un peu meilleure qu’en mode normal.
Conclusion
Offrant toujours assez de place à bord pour une utilisation familiale, doté d’un coffre allant de 430 à 1 269 litres, le Suzuki S-Cross propose aujourd’hui une véritable alternative au Diesel et une gamme de motorisations susceptible d’intéresser toutes sortes de clients. Il se montre surtout sous un nouveau visage plus puissant et plus moderne, qui lui permettra d’affronter la concurrence des SUV compacts avec un peu plus d’arguments qu’auparavant. Mais son meilleur atout reste le même : un rapport prix/équipement imbattable.
Note : 14/20
Bien vu
– L’allure virilisée par le restylage
– Les nouveaux moteurs essence modernes et agréables
– Le rapport prix/équipement
À revoir
– La présentation intérieure trop triste
– L’absence de boîte double embrayage en motorisation essence
– L’absence de choix de personnalisation
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