Essai Alpine A290 : Un passage à l’électrique qui fait mal ?

Alpine a-t-elle perdu la boussole ? Les puristes de la marque, nourris à l’odeur de l’essence et aux virages serrés des routes alpines, risquent de grincer des dents à la vue de cette A290 électrisée. Jean Rédélé, fondateur visionnaire, avait bâti son empire sur une idée simple mais audacieuse : la légèreté prime sur la puissance brute. Fini les chevaux démesurés, place à l’agilité, à une motricité infaillible. Alpine, c’était la French touch du rallye, cette capacité à dévaler les pistes avec aisance. Mais avec cette A290 tout en volts et en kilowattheures, ne prend-on pas un chemin escarpé, éloigné de cet héritage ? Peut-être bien que l’électrique nous promet monts et merveilles, mais le cœur d’Alpine peut-il vraiment y survivre ? C’est ce que j’ai voulu savoir, quitte à être déçu. Destination : Majorque, pour un tête-à-tête avec ce qui pourrait être la meilleure, ou la pire, des décisions pour Alpine.

Alpine A290 : Une Renault 5 électrique dopée aux amphétamines

Majorque m’accueille, et avec elle cette Alpine A290, un clin d’œil franc au passé et une secousse électrique pour le présent. Difficile de ne pas voir, d’entrée de jeu, les origines communes avec la Renault 5 électrique. Le patronyme est familier, mais la silhouette ? Il faut dire que les équipes d’Alpine ont sorti le grand jeu pour que cette voiture ne se contente pas d’être une simple Renault en survêtement. Sous ce capot, on sent une touche nerveuse, et c’est à ces détails que l’on reconnaît l’âme d’Alpine. Les blocs carrés qui trônent fièrement sur la ligne supérieure de la face avant, faussement discrets, évoquent les projecteurs rallye de jadis. Un hommage ? Peut-être. Une façon de dire qu’Alpine, même électrique, reste prête à en découdre ? Certainement.

À l’intérieur, surprise. Là où on attendrait une copie conforme de la Renault 5, Alpine dégaine une console centrale qui évoque sa grande sœur, l’A110. Le mobilier adopte un style résolument sportif, un peu comme si l’habitacle se préparait lui aussi pour une spéciale de rallye. Les sièges serrent bien les reins, le volant attend qu’on le brusque ; tout ici respire la compétition. Alpine a même ajouté une touche de personnalisation dans le système multimédia, une griffe qui vient signer cet espace de conduite façon française. Il semble que, malgré les apparences, cette petite A290 ait bel et bien le tempérament de la maison.


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Alpine A290 : de la GT à la GTS, l’électrique n’est pas une option

Passons aux choses sérieuses. L’Alpine A290 n’est pas qu’une simple citadine électrique, elle propose une gamme pour tous les appétits.

Commençons par l’Alpine A290 GT, la porte d’entrée dans l’univers Alpine électrique, qui affiche 180 chevaux et 285 Nm de couple. Le tout est associé à une batterie de 52 kWh. Celle-ci permet une autonomie de 380 km, largement suffisante pour flirter avec l’adrénaline en milieu urbain, voire au-delà. Outre ses jantes 19 pouces et ses pneus Michelin Sport EV, elle s’équipe d’un chargeur AC bidirectionnel de 11 kW et monte en charge rapide jusqu’à 100 kW DC. En d’autres termes, et selon le marketing, une pause café suffit pour refaire le plein d’électron. À bord, elle soigne son ambiance avec un habillage en tissu bleu, un volant cuir Nappa, et un discret clin d’œil tricolore sur le tableau de bord. Un régulateur de vitesse adaptatif et une caméra de recul complètent cet ensemble que l’on pourrait presque qualifier de civilisé, pour un prix d’attaque de 38 700 €.

L'Alpine A290 GT Premium conserve les mêmes 180 chevaux, mais troque la sobriété contre un peu plus de confort et de raffinement. Elle s’orne d’un toit biton noir, d’étriers de freins Brembo bleus, et d’un intérieur en cuir Nappa ponctué de surpiqûres Alpine. La sonorité aussi monte en gamme, avec le système audio Devialet qui accompagne la route. Le volant chauffant et un chargeur à induction pour smartphone font partie de l’offre, tout comme un rétroviseur anti-éblouissement sans bordure – pratique quand on est suivi de près. L'A290 Premium joue donc sur le confort, à partir de 41 900 €.

Les choses se corsent avec l’A290 GT Performance : ici, Alpine passe la barre des 200 chevaux, avec 220 ch et un couple de 300 Nm qui catapultent le modèle de 0 à 100 km/h gagne une seconde et ne demande plus que en 6,4 secondes. La vitesse est bridée à 170 km/h, mais l’essentiel est ailleurs : elle se pare de pneus Michelin Pilot Sport 5 et de freins Brembo rouges, prêts à grignoter de l’asphalte en virages serrés. Des monogrammes noirs chromés, des rétroviseurs rabattables et un système de télémétrie Alpine Telemetrics viennent enrichir l’expérience, entre coaching numérique et défis de conduite, pour mieux maîtriser chaque watt et chaque courbe. Disponible à partir de 41 700 €, elle s’adresse à ceux qui aiment pousser un peu la bête.

Enfin, l’Alpine A290 GTS se présente comme le condensé de toutes les aspirations sportives de la firme. La puissance de 220 chevaux reste inchangée, mais elle combine les attributs de la Premium et de la Performance dans un savant mélange de style et de technique. À bord, le système Devialet résonne tandis que les sièges en cuir Nappa biton retiennent le conducteur dans les courbes. Jantes 19 pouces Snowflakes, pneus Michelin Pilot Sport 5 et freins Brembo rouges parachèvent le tableau, affirmant un caractère unique et sans compromis pour 44 700 €. Un prix à la hauteur de la promesse Alpine… Non ?

Peut importe, car comme par hasard, c’est cette version que l’on m’a confiée pour une escapade sur les routes vallonnées de Majorque.


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Essai : Une spéciale de Rallye en Alpine A290 GTS

Le matin est à peine entamé lorsque je prends les clés de cette A290 GTS. Le soleil ibérique s’étire au-dessus de la mer, illuminant Majorque comme un plateau de cinéma où les routes semblent dessinées pour un pilote, pas pour un touriste. Dès les premiers kilomètres, je m'aperçois que cette A290 est une bête curieuse, prête à me faire découvrir l'île comme un terrain de jeu. Les rues étroites et pavées de Palma s’enchaînent, et contre toute attente, elle se montre docile. La suspension, que je craignais rigide et agressive, a été calibrée avec une souplesse inattendue. La voiture est parfaitement à sa place en ville, se jouant des ruelles sans brutalité, presque civilisée. L’aventure commence en douceur, mais je sais que c’est une simple mise en bouche ; les routes sinueuses de Majorque m’attendent.

Je m’engage sur une route qui longe la côte, serpentant entre des falaises abruptes et des étendues de mer azur. Sous mes pieds, la pédale se fait plus sensible ; j’appuie, et cette A290 réagit avec une vivacité presque irréelle pour une électrique. La première épingle se rapproche, et sans vraiment savoir pourquoi, je décide de la prendre comme si je disputais une spéciale de rallye. À peine un lever de pied et l’arrière pivote, fluide, précis, se repositionnant sans effort. Le sourire commence à poindre – je comprends maintenant que cette Alpine a quelque chose à prouver, quelque chose de furieusement authentique.

La route s’élève maintenant dans les collines, où chaque virage se resserre davantage, offrant une vue panoramique sur Majorque, avec le soleil qui fait scintiller le macadam. Je m’enfonce dans l’habitacle, le volant bien calé entre les mains, et la GTS se transforme sous mes doigts. Dans chaque courbe, le train avant s’ancre au sol avec une adhérence quasi magnétique ; l’arrière, toujours mobile, me donne l’impression de danser. Les accélérations sont franches, le moteur pousse, et malgré l’absence de rugissements d’un bloc thermique, je sens la puissance passer, directement, sans compromis.


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Les virages se succèdent, et l’A290 les avale sans sourciller. Je deviens témoin d’une performance qui, je l’avoue, balaie mes doutes. Elle se montre aussi précise que les modèles thermiques des années passées, mais avec une légèreté étonnante, une réactivité qui semble l’avoir directement branchée à mes intentions. Dans l’habitacle, le silence me laisse seul avec la route, les sons de la gomme mordant le bitume, le souffle du vent à travers les vitres ouvertes. C’est une expérience à part – et chaque courbe, chaque ligne droite se charge de me rappeler qu’Alpine n’a pas fait les choses à moitié.

Le voyage se poursuit, traversant des villages endormis, où les façades blanchies par le soleil défilent comme un décor de carte postale. L’A290 n’est ni envahissante ni agressive ici ; elle se fond dans le paysage, accepte le rythme, presque sage, comme pour me donner une pause. Mais à peine le village dépassé, les routes s’ouvrent de nouveau, et là, l’Alpine reprend son jeu favori. Le macadam, chauffé par le soleil, dégage une odeur de course, et je m’y plonge à cœur perdu. Les épingles serrées, les descentes en lacet, tout devient prétexte à accélérer, à ressentir cet arrière qui se déhanche au moindre relâché d’accélérateur. Je la sens vivante, prête à se mesurer à chaque courbe, à m’accompagner dans chaque virage.

Au sommet d’un col, je m’arrête un instant, les mains encore serrées autour du volant, le cœur battant, un sourire que je n’avais pas prévu. Cette GTS m’a rappelé que l’esprit d’Alpine n’est pas qu’une affaire de moteurs thermiques, ni de nostalgie poussiéreuse. Elle est là, sur ces routes de Majorque, dans chaque virage que je viens de passer, dans chaque accélération franche, sans perte d’adhérence. Elle est là, vivante, prête à défier le monde moderne, sans renier son passé.

Conclusion:

L’héritage est sauf, même en mode électrique

Je ne vais pas mentir. Au départ, je n’avais aucune envie de tomber sous le charme de cette Alpine A290. Elle semblait bien loin des valeurs de Rédélé, de cette conception de la sportivité faite de légèreté et d’agilité. Mais au fur et à mesure, cette électrique m’a convaincu. Elle a su prouver que, même sans les pétarades et les vibrations des anciennes, l’esprit d’Alpine est là. Il semble que la marque n’ait pas oublié son essence en se tournant vers l’électrique. Peut-être suis-je trop attaché au passé, mais cette A290 GTS m’a montré que, parfois, il vaut mieux laisser les préjugés de côté. Alpine est encore Alpine, et cette A290, malgré ses batteries et ses moteurs électriques, a encore cette petite étincelle de folie qui fait toute la différence.

Performance


Performance
3 / 5
Tenue de route
5 / 5
Habitabilité
2 / 5
Consomation
3 / 5
Prix
3 / 5
Confort
3 / 5

Verdict : la raison

Verdict : la passion

  • + Allure sportive et chic
  • + Joueuse comme une voiture de Rallye
  • + L'univers Alpine dans l'habitacle...
  • - ... qui reste très étriqué à l'arrière
  • - Pas de pétarade ;-)

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