Essai Audi RS e-tron GT : 650 chevaux en roue libre sur le Paul Ricard

Des #A2E aux #A3E

Mon histoire avec les Audi Endurance Expérience commença en 2017. J’ai eu le privilège de faire partie d’une session de cette épreuve avec une bande de joyeux lurons de la presse automobile pour former un équipage qui, mine de rien, accordera rapidement ses violons pour aller chercher la première place de son segment. Notre destrier était une Audi A3 cachant sous son capot moteur un 4 cylindres turbo essence de 180 canassons. La puissance était transmise aux seules roues avant via une boîte automatique à double embrayage et 7 rapports. Comme cela ne semble pas très sexy, n’est-ce pas … ?

Sauf que notre engin était passé, tout comme nos concurrents disposant de la même machine, par les mains des ingénieurs d’Oreca. Ils lui ont fait subir une cure d’amaigrissement sévère en éliminant le mobilier non nécessaire de l’habitacle. Siège avant droit, banquette arrière et plastiques des contre-portes sont passés à la trappe. Cette A3 s’était transfigurée, perdant plus d’une centaine de kilogrammes sur la balance. Le TOP 100 gagnait plus d’une seconde, les freinages étaient plus puissants et la tenue de cap en virage plus saillante. Bref… une A3 de monsieur tout le monde devenue une compétitrice dans l’âme. Malheureusement, la nouvelle formule des anneaux n’est pas de la même veine.

Sur le papier, on change franchement de classe dans cette nouvelle formule des Audi Électrique Endurance Expérience, #A3E. On passe d’une petite A3 TFSI 180 à une explosive Audi RS e-tron GT. La compacte se fait surclasser dans tous les domaines, et cela même si la firme a conservé la fiche technique d’origine de la superbe berline 100 % électrique. La cavalerie accumule pas moins de 650 pur-sang pour 830 Nm de couple. Cette puissance provient de deux moteurs électriques, un sur chaque essieu, et une batterie électrique de 90 kWh sur technologie 800 Volts. Le 0 à 100 km/h est un véritable parti pour vos cervicales avec un chrono de ... secondes. De plus, elle est également plus grande, large et surtout lourde. On dépasse les 2 tonnes ! Autre chose qui a de l’importance, ces Audi RS e-tron GT valent pas moins de 148.000 € l’unité. Alors autant vous le dire, il ne sera pas question de faire du frotti-frotta.

Pour sécuriser les 40 équipages présents sur cette course d’endurance de seulement 3 heures, alors que les #A2E tournaient sur 3x3 heures, les organisateurs ont inventé un nouveau genre de course d’endurance.

Le concept est plutôt assez simple. Il faut arriver au bout de la course de 3 heures en roulant. Il n’y a pas de recharge possible !

Comment faire ? Rouler vite, mais en consommant le minimum d’énergie.

Un programme complexe donc, mais qui nous sera bien expliqué par l’un des Team managers. En effet, chaque équipe sera accompagnée et guidée par un instructeur. Celui-ci nous aidera, la veille de la course, à nous familiariser avec la bestiole, et surtout à la seule façon de conduire pour terminer la course. Autant vous le dire tout de go, la folle cavalerie de la RS e-tron GT ne sera jamais exploitée. Pour arriver au bout de cette course d’endurance, il nous faudra appréhender le fameux circuit du Paul Ricard, une piste qui accueillit la Formule 1 il n’y a pas si longtemps, en roue libre. Oui, on va rouler en roue libre sur circuit… c’est l'antithèse du pilotage sur piste.

Il n’est donc pas nécessaire de maîtriser le talon-pointe, le freinage dégressif et encore moins le contre-braquage. Les pilotes joueront au maximum de la régénération au freinage et de la roue libre. L’idée est d’aller le plus vite possible tout en consommant le moins. Un peu comme si cette AUDI RS e-tron GT était sur autoroute en somme. Une comparaison non fortuite puisque la vitesse maximum que nous avons programmée lors des séances d’essai était de 130 km/h sur la grande ligne droite du Mistral, juste avant de prendre le virage du Signe en total relâche et de continuer ainsi jusqu’à la petite relance qui se fera après le double droite du Beausset. Au Bendor, il faudra maximiser la recharge via une trajectoire large à l’extérieur du virage. On exploitera dès lors quelques chevaux pour prendre de la vitesse avant de plonger sur le double gauche nous emmenant sur l’épingle du Pont et d’appuyer franchement sur la pédale de droite sur la ligne droite des stands qui se fermera sur un double droite pour reprendre le Mistral… et ainsi de suite.