Essai Peugeot 208 GT Mild Hybrid 100 ch automatique : de quoi la rendre encore intéressante?

Le lion sort les griffes et non plus les crocs

La 208 a reçu son facelift en 2023 et est disponible en concession depuis le début de l’année 2024. Si en soi le style de la version initiale vieillit plutôt bien, cette mise à jour esthétique est surtout là pour assurer une continuité avec les nouveaux codes introduits sur la Peugeot 508 restylée mais également sur le duo Peugeot 3008 / 5008 de 3ème génération.

Exit les crocs et place à 3 griffes, signature portée par le nouveau responsable du design Peugeot, Matthias Hossann et introduit également le nouveau logo (style emblème) qui reste sur le bouclier. Ce dernier s’agrandit également fortement afin d’assurer une meilleure cohérence visuelle avec les griffes verticales.

A l’arrière, la signature lumineuse devient horizontale pour mieux assoir la 208 tandis que le lettrage Peugeot se voit apposé sur le bandeau noir laqué afin de faire le lien. Cette 208 conserve ainsi son côté ramassé tout comme son allure plus féminine lui assurant probablement une meilleure tenue dans le temps.

A l’intérieur, les évolutions sont plus modérées avec l’adoption de l’écran tactile de 10 pouces quel que soit le niveau de finition, un affichage de la caméra de recul de meilleure qualité ou encore des éclairages d’ambiances supplémentaires. Une fois assis, si la position de conduite tant décriée m’apparaît injustifiée (du haut de mes 1.80 m), de part le positionnement des compteurs, je reconnais néanmoins qu’il m’a fallu un moment avant de trouver LA position de conduite, évitant à ceux-ci d’être obstrués.

Cette position se veut du coup bien différente en allongeant plus le conducteur plutôt que de l’asseoir verticalement. La planche de bord dispose de matériaux de qualité plus cossus que ceux à bord de sa rivale, la Renault Clio 5 (du moins pour cette finition haut de gamme), ainsi que de bon ajustements pour ce type de véhicule.

A l’arrière, ce sont 2 passagers qui peuvent y prendre place mais devant faire quelques concessions, notamment au niveau de la place aux genoux ainsi qu’en acceptant une sensation d’enfermement, que la présence du toit panoramique sur ce modèle d’essai, atténue un peu. Le volume de coffre avec 311l est suffisant pour le quotidien mais sa découpe ainsi que la marche assez haute, le rende un peu moins pratique que sur une Clio 5 restylée. A noter que cette dernière dispose d’une meilleure modularité lui permettant d’afficher un important volume de 391l.

Micro-hybridation, Maxi-plaisir?

Il était temps que Peugeot fasse évoluer son moteur PureTech afin d’égaler les offres concurrentes. Mais ce nouveau bloc a surtout la lourde tâche de faire oublier les problèmes de fiabilité de ses prédécesseurs, faisant table rase de l’ancienne architecture. Turbo, injection, culasse, distribution… sont autant de nouveaux éléments composants celui-ci et surtout l’adoption d’une chaîne de distribution (au lieu d’une courroie).

Malgré le manque de recul sur celui-ci, les premiers retours semblent plus positifs (toujours en respectant les intervalles d'entretiens). A noter que ce PureTech se décline ainsi en 2 niveaux de puissances, à savoir 100 ch et 136 ch. Avec cette nouvelle architecture de micro-hybridation, les 1ers démarrages surprennent un peu, avec une sonorité du moteur électrique qui se fait entendre dès le démarrage et un sifflement prononcé, pour le moins déconcertant.

Bien que la 208 soit correctement insonorisée, cet aspect aurait pu être amélioré pour en limiter les effets. Néanmoins, une fois que l’on s’y habitue et surtout que l’on hausse le rythme, la 208 adopte un philosophie bien différente d’autrefois avec une certaine légèreté et fluidité dans la conduite en ville.

La bascule est transparente entre électrique et thermique et malgré seulement 100 ch affiché, la 208 se montre vive en relances, quitte à faire brailler un peu de temps autre, le moteur PureTech. Aidé par une boîte automatique à 8 rapports, les manoeuvres se font la plupart du temps en électriques et ajoute à l’agrément de conduite de cette 208.

C’est en revanche lors de certaines sollicitations, que celle-ci se montre parfois (légèrement) hésitante.

Sur routes pavées comme dos d’ânes, la citadine de Peugeot se montre plus confortable, notamment avec des jantes de 18 pouces, et ne viendra pas vous casser sur longs trajets. A noter également qu’avec 100 ch et 205 Nm de couple, la 208 ainsi équipée du PureTech 100 ch peut s’aventurer sur autoroute et se mouvoir sans trop de difficultés, pour peu que le poids embarqué soit limité.

Le 0 à 100 km/h est abattu en 9,8s se qui est honorable et montre que la version micro-hybridée de 136 ch y sera bien plus à l’aise (avec 230 Nm de couple et 8,1s au 0 à 100 km/h). En ville et sur petites routes, la 208 conserve son agilité avec un train avant toujours incisif mais un peu moins que la précédente génération, préférant miser un peu plus sur le confort et l’agrément de conduite.

Le freinage suit également avec assez de mordant pour rassurer. Avec moins de 1200 kg sur la balance, la citadine reste agile et cela se ressent à chaque virage ainsi que sur les franches accélérations sans pour autant plomber les consommations. Ainsi, sur des parcours mixtes, la nouvelle motorisation s’est montrée réellement intéressante avec une moyenne de 5l / 100 tandis que sur autoroutes, le score oscille entre 6 et 7l / 100, lui donnant un rayon d’action réaliste et polyvalent entre 600 km et 800 km.

Une 208 aux prix griffés?

Dans les cas, les 2 stars du segment restent des valeurs sûres. Néanmoins, elles disposent d’approches différentes en matière de motorisations. Ainsi, la Peugeot 208 s’oriente uniquement vers de l’essence (100 ch), du micro-hybride essence (100 et 136 ch) ou du 100% électrique (136 et 156 ch), tandis que la Renault Clio dispose d’une palette de motorisations plus variée, entre full hybrid, GPL ou encore diesel.

Les tarifs de la Sochalienne démarrent à partir de 19 310 € jusqu’à 26 530 €, hors version électrique pour lesquelles il faudra ajouter un minimum de 9 330 €. A titre de comparaison, la version de cet essai, 100 ch micro-hybrid en finition GT, s’affiche à un tarif de 25 760 €. En version d’accès, la 208 reste néanmoins correctement équipée pour le quotidien, en incluant de série la climatisation manuelle, le radar AR ainsi que la panoplie d'équipements sécurité habituelle mais impose une version thermique de 100 ch.

Face à elle, sa rivale de toujours, la Renault Clio 5 voit ses tarifs démarrer à partir de 19 300 € …mais pour une version essence de 65 ch (contre 100 ch sur la 208), jusqu’à 27 700 €. Afin d’obtenir une puissance permettant plus de polyvalence, à savoir la version TCe de 90 ch, il faudra débourser au minimum 20 700 €. Je vous renvoie également à mon essai de la Clio 5 si vous souhaitez en savoir plus.

En version d’accès, là aussi, la Clio 5 reste correctement équipée avec le radar AR, les essuies-glaces auto, le régulateur de vitesse ainsi que la climatisation manuelle, de série. Comme expliqué auparavant, la stratégie de Renault diffère et la Clio 5 est également proposé en version GPL ainsi qu’en diesel, d’une puissance de 100 ch pour chaque bloc, largement suffisant pour le quotidien.

Les 2 véhicules offrant de bonnes prestations routières, c’est ainsi la motorisation qui devra dicter votre choix ainsi que son agrément, la version micro-hybride de Peugeot étant moins bruyante et tout aussi peu gourmande, que la version hybride de Renault par ex.