Renault, l’IA et le claquement suspect : chronique d’un matin pas comme les autres

Yvelines, 7h22. C’est dans une Honda HR-V hybride que je file vers l'antre du Technocentre Renault. À cette heure-là, la région parisienne a autant de fluidité qu’un vieux diesel sous anxiolytique. Mais miracle de la technologie japonaise : 4,2 litres/100 km dans les bouchons, sans même prier Saint Mobilité. En tout cas, suffisamment pour arriver à l’heure — et d’humeur presque supportable — au grand raout de l’après-vente by Renault Group. Devant le vaisseau-mère de Guyancourt, l'accueil est à la française : badges, sourires, croissants et François Delion. L’homme est affable, bien coiffé, et surtout : Vice président en charge de l’après-vente Renault Group. L'air de rien, il a en main le destin de centaines de milliers de clients et de réparateurs, et aujourd’hui, il nous parle d'intelligence. Artificielle, bien sûr.
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« Allô, ça grince ? »

Premier sujet : le Diagnostic Assisté des Bruits, ou DAB pour les intimes.

Si vous pensiez que l’avenir de l’automobile c’était les voitures qui volent, Renault préfère pour l’instant s’atteler à un problème bien plus sournois : le claquement aléatoire dans la portière passager ou le grésillement moteur qu’on n’entend que quand il pleut, mais pas toujours.

Dans la vraie vie, ces cas finissaient souvent en pugilat verbal entre client et réceptionnaire atelier. Aujourd’hui, la firme a décidé de prêter l’oreille. Littéralement.

Car voici venue l’IA qui écoute. Oui. Elle écoute les bruits. Pas les rumeurs de comptoir, non, mais les sons produits par les véhicules Renault. Le tout grâce à un micro installé dans le système multimédia et une IA entraînée à reconnaître les grincements, sifflements, craquements et autres nuisances auditives plus difficiles à décrire qu'à subir.

Fonctionnement :

  1. Le client capture le bruit suspect.

  2. L’IA compare ce son à une base de données unique d’incidents réels.

  3. Elle suggère des cas similaires.

  4. Le conseiller atelier propose la solution déjà éprouvée.

Pas de baguette magique, mais une méthode "More Like This", une modélisation vectorielle, et surtout une IA qui travaille par similitudes de sons et descriptions textuelles. On parle ici de « plus proches voisins », pas de sorcellerie. L’intérêt ? Réduire de 10 % les appels à la techline dès 2026, rien que sur les problèmes de bruits. Ce n’est pas une promesse, c’est un objectif mesuré.


Le diagnostic qui voit venir la panne

Deuxième outil dans la musette technologique : Diag Predict.

Avant, un défaut électronique apparaissait sur l’écran et c’était au technicien de deviner si c’était la caméra, le faisceau, ou le karma du client.
Maintenant, grâce à une IA dopée aux modèles Random Forest — oui, comme dans les publications sérieuses —, le système suggère des pièces probablement responsables, selon la famille de véhicule et les précédents analysés.

Et le mieux ? C’est que cela fonctionne en amont, à distance. Le véhicule est interrogé avant même qu’il n’entre à l’atelier. Grâce au remote diagnostic, les données sont prélevées, triées, comparées à un historique de pannes, et la solution envisagée est proposée. Résultat : les techniciens gagnent du temps, les clients de l’argent, et le café du matin a une saveur plus détendue dans les ateliers.

Le déploiement est en marche :

  • - Déjà actif sur 4 familles de véhicules.

  • - Plus de 350 pièces causes modélisées.

  • - 60 % des diagnostics accompagnés d’une prédiction.

Un exemple ? Un client se plaint que sa caméra de recul a perdu la boule. Un RDV est pris. Deux jours avant, l’outil Remote Diag anticipe l’opération. Le technicien sait déjà que ce n’est pas la caméra mais l’unité de contrôle qui a pris une claque. Résultat : la pièce est commandée à temps, pas de second rendez-vous, pas de juron.

L’atelier du futur existe, et il est sobre

Ces IA s’insèrent dans un écosystème baptisé "Atelier Connecté". Derrière ce terme vaguement start-up friendly, une logique simple : digitaliser l’après-vente, mais de manière pragmatique. L’objectif n’est pas de remplacer les techniciens, mais de leur permettre de se concentrer sur le geste technique, celui qui fait la différence entre une réparation réussie et un retour client vengeur.

Le tout est intégré à New Dialogys, le portail technique du réseau Renault. Pas d’interface obscure, pas d'algorithme sorti de la Silicon Valley, juste une IA de terrain. Formée, nourrie et éduquée au grain local.

Et tout cela sert un plan plus vaste : AFTERSOLUTION. C’est le nom du programme qui réinvente l’après-vente chez Renault. Le groupe veut regagner la confiance des clients perdus, attirer ceux qui n’ont jamais mis les pieds chez un concessionnaire, et garder les fidèles en leur évitant l’angoisse du « bruit bizarre » et du devis surprise.


L’IA utile, pas cosmétique

Là où d’autres constructeurs nous vendent des promesses d’IA pour régler la climatisation en fonction de notre humeur (véridique), Renault reste modeste. Ici, l’IA n’écrit pas de poèmes, ne prend pas la main sur la conduite, mais fait gagner du temps aux ateliers, réduit les erreurs de diagnostic, et améliore la satisfaction client.

Il s’agit d’intelligence appliquée, utile, concrète. Le genre de techno qui ne fait pas la une des salons de Las Vegas, mais qui change la vie d’un technicien à Roubaix ou d’un client à Perpignan.

Conclusion:

Face à face avec François Delion

Et parce qu’on ne quitte pas un Technocentre sans sortir son micro, je finis la visite comme tout bon journaliste de terrain : en passant François Delion à la moulinette.

L’homme reste calme, posé, et défend sa vision avec une logique qui ne s’emballe pas. Pour lui, l’IA ne remplacera jamais le jugement d’un bon technicien, mais elle lui fait gagner un temps précieux. Elle standardise l’expertise, valorise le savoir du réseau, et permet de résoudre plus vite, mieux, et sans panique… les « grrrr », « clic », et autres bruits de Twingo récalcitrante.

Un entretien qu’on vous réserve pour bientôt. Parce que si les IA de Renault écoutent les voitures, nous, on préfère écouter ceux qui les font rouler.


Performance


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