Essai suzuki baleno 2016 vraiment pas si petite

Avec déjà les petites Celerio et Swift en catalogue, Suzuki avait-il besoin d'ajouter une troisième citadine à son catalogue ? Il faut dire que cette nouvelle Baleno 2016 voit grand, malgré une longueur tout juste inférieure à 4 mètres, en souhaitant se placer sur le segment supérieur. Nouvelle plateforme, nouvelle motorisation hybride, volume intérieur effectivement digne de celui d'une compacte, équipement complet et tarif serré : elle met en tout cas de nombreux atouts de son côté pour séduire ceux qui ne veulent pas voir la ville en trop petit, malgré une ligne qui reste assez banale. La voici à l'essai pour vous, lecteurs de La Revue Automobile.
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Texte Emmanuel Genty
Photos Christophe Hunsicker / ACE Team

Pour ceux qui auraient des souvenirs de la Baleno première du nom, commercialisée en France de 1995 à 2003 et qui était une compacte, levons tout de suite les doutes. La nouvelle Suzuki Baleno 2016 est une pure citadine, malgré le discours marketing du constructeur qui parle d’elle comme d’une « berline compacte ». Longue de 3,99 mètres, elle se positionne à mi-chemin entre une Peugeot 208 et une Renault Clio, comme une Skoda Fabia. Elle s’attaque donc au segment B, celui des citadines polyvalentes, au-dessus des Celerio et Swift déjà présentes en gamme.

Mais si Suzuki se permet de telles affirmations, c’est qu’à l’intérieur d’une carrosserie de citadine, se trouve en effet l’intérieur d’une compacte, ou presque. La nouvelle Baleno 2016 offre un espace arrière pour les passagers (80 cm entre les places avant et arrière) et un volume de coffre (355 litres) que ne renieraient pas certains modèles du segment supérieur. C’est clair, en segment B, personne ne fait mieux !

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Le tout pour un prix plus que raisonnable : 14 490 euros en prix de base et 17 150 euros pour notre version d’essai 1.2 Dualjet SHVS Pack tout équipée et à motorisation hybride. Le lancement intervient à partir du 30 avril, mais jusqu’au 31 juillet, une promotion de 1 800 euros permet d’obtenir des tarifs plus qu’imbattables. Du coup, à 15 350 euros le modèle testé, cela nous fait une différence de 3 900 euros avec la Clio équivalente (Energy TCe 90 Intens à 19 250 euros). Une Skoda Fabia 1.2 TSI 90 Edition s’affiche à 16 680 euros, mais avec un équipement qui n’a rien à voir avec celui de la Baleno.

Celui-ci comprend en effet, en finition Pack, les capteurs de pluie et de luminosité, la caméra de recul, les feux de jour à LED, le régulateur de vitesse adaptatif, les sièges chauffants, la navigation GPS, l’écran multimédia 7 pouces, l’aide au freinage d’urgence, la connexion Bluetooth, la climatisation automatique, etc. Imbattable on vous dit ! Reste à savoir ce que cette Baleno vaut à conduire et à vivre. Montez à bord, on vous emmène.

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Du couple en plus à bas régime

En attendant l’arrivée d’un petit 3 cylindres 1.0 Boosterjet turbocompressé de 111 chevaux dans quelques mois, Suzuki reste fidèle à l’atmosphérique pour sa Baleno. Mais avec un tout nouveau bloc 1.2 Dualjet double injection et au rapport volumétrique élevé de 12 :1. Il développe 90 chevaux et 120 Nm de couple, celui-ci n’étant disponible en totalité qu’à 4 400 tours/min. Pour le rendre accessible à plus bas régime, Suzuki a hybridé ce moteur avec une petite solution inédite baptisée SHVS (Smart Hybrid Vehicle by Suzuki). C’est très léger et, contrairement à ce que propose une Toyota Yaris hybride, ne permet pas de rouler sur le seul moteur électrique. D’ailleurs, les valeurs de puissance et de couple restent les mêmes : 90 ch et 120 Nm avec ou sans SHVS.

Ce système hybride est en fait basé sur un alterno-démarreur relié à une batterie au plomb et une autre batterie lithium-ion, qui se rechargent à la décélération et au freinage. Il assiste le moteur thermique dans les phases de démarrage et d’accélération, apportant jusqu’à 50 Nm de couple supplémentaire, qui ne seraient pas venus si vite autrement. Son usage est totalement transparent et permet de moins consommer, notamment en ville : on sollicite moins fort la pédale de droite pour atteindre la vitesse souhaitée ; on passe plus vite le rapport supérieur, comme sur un Diesel.

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Avouons-le, nous n’avons guère senti de différence en ressenti entre la Baleno 1.2 Dualjet et la Baleno 1.2 Dualjet + SHVS. Mais sur le papier, la deuxième, officiellement homologuée comme une hybride, permet d’économiser 0,6 litre/100 km en cycle urbain, et 0,2 litre/100 km en cycle mixte : 4 litres/100 km et 93 grammes de CO2 contre 4,2 litres/100 km et 98 grammes de CO2. Notre parcours d’essai mené à allure normale et mixant autoroute à 15 %, ville à 15 % et route à 70 % s’est conclu sur la note de 5,5 litres/100 km, c’est correct pour un tel modèle.

En terme de comportement, rien ne se dégrade avec la version hybride, qui n’encaisse que 50 kilos de plus à vide et place intelligemment la batterie sous le siège passager. Cela permet d’abaisser légèrement le centre de gravité. La Baleno affiche un comportement assez neutre, avec une direction pas très incisive, mais une tenue de route très correcte : la prise de roulis est légère, l’auto reste bien sur sa ligne, le sous-virage est limité. Cette citadine affrontera la route sans problème. Dommage que ses suspensions un peu dures et ses sièges un peu légers empêchent d’envisager de trop longues étapes sans avoir à soulager son dos à un moment ou à un autre.

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Agréable malgré la finition plastique

On l’a dit, la batterie du système hybride est placée sous le siège passager. Elle n’empiète donc pas le coffre et ses 355 litres, record de la catégorie. Dommage que ce volume soit surtout disponible en profondeur (il faut se baisser pour charger et décharger) et non pas en longueur. Mais au moins, lorsqu’on rabat la banquette arrière, on obtient un plancher quasiment plat. Une tablette amovible permet qui plus est de compartimenter ce coffre. Ajoutons qu’avec un intérieur qui ne manque pas de rangements (et peut même les optimiser avec des accessoires), le chapitre de la modularité intérieure est favorable pour la Baleno.

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D’ailleurs, de façon globale, la vie est plutôt belle à bord de cette auto. L’écran tactile 7 pouces du système multimédia et du GPS est bien intégré, entouré de matière laquée. Le tableau de bord affiche des compteurs modernes, qui encadrent un ordinateur de bord doté de quelques fonctions amusantes (accéléromètre, potentiomètres de couple et de puissance, etc.). Le régulateur de vitesse adaptatif permet de soulager la conduite sur autoroute, par exemple pour profiter de son iPhone et de sa musique grâce aux connexions Bluetooth et USB, compatibles MirrorLink et Apple CarPlay. Par contre, sans surprise, la finition intérieure, quoique de bonne facture, est très plastique. C’est dur et rayable, ça risque de ne pas forcément bien vieillir.

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Reste le style extérieur. Il serait d’une banalité affligeante si quelques éléments chromés (moustache de calandre, baguette de coffre), le spoiler de toit et la signature à LED des feux avant n’étaient pas là pour rehausser une ligne passe-partout. Les ondulations de la carrosserie au niveau des ailes avant et arrière et le capot légèrement plongeant ne peuvent pas tout rattraper à eux seuls. Mais là n’était de toute façon pas l’essentiel.

 

Note : 14/20

Bien vu
– L’habitabilité et le volume de coffre record pour la catégorie
– La légèreté du système hybride
– Le tarif et le rapport équipement/prix

À revoir
– Les sensations quasi identiques en essence et en hybride
– La ligne trop fade
– Les plastiques intérieurs trop bas de gamme

 

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